Rachat de SFR : les syndicats exigent le maintien de l'emploi pendant 4 ans

L'intersyndicale de l'opérateur convoité par Bouygues et Numericable propose aux repreneurs de signer un protocole d'accord garantissant le périmètre et les statuts de SFR pendant 48 mois.
Delphine Cuny
« Chacun est conscient qu'une inflation sur le prix de cession ne peut avoir que des effets délétères sur l'emploi dans la mesure où s'il faut rembourser une dette, ce sont toujours les salariés qui sont les premières victimes » de ces surenchères, fait valoir l'intersyndicale Unsa, CFE-CGC, CFDT et CGT.

« Témoins de cette bataille à coups de milliards » pour le rachat de SFR, les représentants syndicaux des salariés de l'opérateur montent au créneau : ils vont demander aux candidats à la reprise, Bouygues et Numericable, de prendre des engagements très formels sur l'emploi. L'intersyndicale, qui regroupe l'Unsa, la CFE-CGC, la CFDT et la CGT, a rédigé un « protocole d'accord sur le maintien de l'emploi, des statuts et des périmètres » de SFR qu'elle va envoyer à Bouygues et Numericable dès demain. Dans ce texte que la Tribune a pu consulter, l'intersyndicale leur demande de s'engager à « maintenir les effectifs et donc l'emploi pendant au moins 48 mois » au sein du périmètre de l'unité économique et sociale SFR au niveau de fin 2013. Soit environ 9.000 salariés selon la direction.

« Engagement miroir » pour les effectifs du repreneur

Les syndicats demandent également « une garantie du salaire net » pour tous les salariés pendant 4 ans. Le protocole d'accord prévoit aussi un « engagement miroir » : les signataires feront « leurs meilleurs efforts » pour négocier des engagements de même type au sein des sociétés « preneuses », à savoir Bouygues Telecom ou Numericable, mais aussi au sein des autres sociétés du groupe Vivendi concernées par le rachat comme la SFD, premier distributeur de l'opérateur, qui exploite le plus grand réseau de magasins à l'enseigne espace SFR (300 environ), filiale détenue à 49% par SFR, comme Telindus, filiale d'intégration télécoms et réseaux de Belgacom France que Vivendi est sur le point de racheter afin de se renforcer sur le marché des entreprises (790 salariés), ou encore la SMR, filiale à Mayotte. Le protocole est présenté comme une « promesse de porte-fort », qui garantit l'exécution par un tiers. Il serait déposé auprès des services du Ministère du travail et au Conseil de Prud'hommes de Bobigny.

L'inflation des offres et leur effet délétère sur l'emploi

Dans le préambule du protocole d'accord, les syndicats soulignent qu'ils sont « particulièrement inquiets des conséquences » de cette vente sur « leur emploi et leurs statuts et bien évidemment des répercussions sur l'emploi au sein des groupes candidats à la reprise et dans les entreprises sous-traitantes. » Quelques jours après la surenchère de Bouygues, qui a amélioré de 1,8 milliard d'euros son offre pour proposer 13,15 milliards en cash à Vivendi, dépassant ainsi l'offre rivale d'Altice, la maison-mère de Numericable, l'intersyndicale souligne que « chacun est conscient qu'une inflation sur le prix de cession ne peut avoir que des effets délétères sur l'emploi dans la mesure où s'il faut rembourser une dette, ce sont toujours les salariés qui sont les premières victimes de ces inflations de prix. » Autrement dit, les surenchères d'aujourd'hui pénalisent les emplois de demain.

Delphine Cuny

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Commentaires 7
à écrit le 25/03/2014 à 12:59
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Les syndicats sont néfastes pour l économie inutiles pour les salaries et couteux pour la collectivité

à écrit le 25/03/2014 à 12:05
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C'est pour de telles attitudes que les syndicats ne sont pas crédibles.

à écrit le 25/03/2014 à 7:41
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Il faut aussi maintenir les clients, le chiffre d'affaires, le résultat, les impôts, les prix etc

le 25/03/2014 à 8:39
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Bien vu.

à écrit le 24/03/2014 à 23:33
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N'est-ce pas une coquille ? N'a-t-on pas voulu dire 40 ans ? MDR...

à écrit le 24/03/2014 à 20:47
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pour maintenir l'emploi, je suggere qu'on vende les chateaux des syndicats et qu'on leur confisque le 1% CE ' dans la justice pour tous'

le 24/03/2014 à 23:14
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Et toi qu'on te décerne le prix nobel de la blague

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