Fusionner Orange et Bouygues Telecom sauverait des emplois selon la CFE-CGC

Alors que Bouygues doit annoncer un plan social touchant 1.500 à 2.000 d’emplois, les représentants du syndicat plaident dans un courrier à Manuel Valls en faveur d'une fusion avec l’opérateur historique. Une opération difficilement envisageable sur le plan de la concurrence.
Delphine Cuny
Un comité central d'entreprise se réunit cet après-midi chez Bouygues Telecom où pourrait être annoncé un plan social portant sur 1.500 à 2.000 emplois (sur un effectif de 9.000).

Beaucoup de combinaisons ont été envisagées, mais pas encore celle-ci ! Après le scénario SFR-Bouygues Telecom puis le mariage Bouygues-Free, à l'état de rumeurs, voici l'hypothèse d'une fusion d'Orange avec Bouygues Telecom. Ce sont les représentants du syndicat CFE-CGC de l'opérateur historique et de la filiale de Bouygues qui plaident ouvertement en faveur de ce rapprochement dans un courrier adressé au Premier ministre Manuel Valls et transmis à la presse ce jeudi. Dans l'après-midi, un comité central d'entreprise se réunit chez Bouygues Telecom où pourrait être annoncé un plan social portant sur 1.500 à 2.000 emplois (sur un effectif de 9.000). C'est précisément pour sauver des emplois que les syndicats militent pour cette fusion. 

« Dans le contexte actuel, rapprocher Bouygues et Orange permettrait non seulement de sauver les emplois immédiatement menacés chez Bouygues Telecom, mais aurait également du sens en termes de synergie industrielle » écrivent les représentants CFE-CGC d'Orange et de Bouygues Telecom dans une lettre ouverte à Manuel Valls. 

Remplacer les départs naturels chez Orange

Sébastien Crozier (CFE-CGC Orange) et William Benavent (CFE-CGC Bouygues Telecom) parlent de « fusionner les équipes télécom de Bouygues et d'Orange » ce qui permettrait « d'éviter les licenciements dans les premières, et de rajeunir la pyramide des âges dans les secondes », alors que l'opérateur historique (165.000 personnes dont 102.000 en France) voit ses effectifs fondre de près de 5.000 par an du fait des départs naturels. Ils vont donc au-delà d'un simple partage de réseau, évoqué ces derniers temps à la place de l'accord de mutualisation conclu entre SFR et Bouygues Telecom et dont ce dernier semblerait envisager l'annulation. Rassembler les deux réseaux 4G « offriraient immédiatement un réseau d'excellence, en termes de couverture comme de qualité de service, bénéfique pour les consommateurs comme pour l'économie nationale » font-ils également valoir.  Bouygues Telecom couvre 69% de la population en 4G et Orange 55%, contre plus de 40% pour SFR et un peu moins pour Free. 

Problème de concurrence

Les représentants syndicaux semblent faire totalement abstraction des problèmes de concurrence, l'un des arguments pourtant déjà mis en avant par Vivendi pour justifier son choix de marier SFR à Numericable plutôt qu'à Bouygues Telecom. Or une fusion entre le numéro un français et le numéro trois des télécoms, semble difficilement envisageable sur le plan de la concurrence : elle risquerait de marginaliser Free alors que précisément l'Autorité de la concurrence avait signifié à Free qu'il ne pourrait pas racheter le numéro deux, SFR. 

« Evidemment, Orange ne peut pas participer [à la consolidation du secteur] en France, nous sommes trop gros » avait d'ailleurs déclaré en mars Stéphane Richard, le PDG d'Orange dans une interview à la Tribune.

Delphine Cuny

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Commentaires 13
à écrit le 27/05/2014 à 15:58
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Perso, j'ai toujours été (depuis le début du gsm) pour une association entre 2 opérateurs, afin de pouvoir basculer d'un réseau à l'autre afin d'avoir enfin une vrai couverture optimale !!!

à écrit le 16/05/2014 à 14:35
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l'Etat fourre son nez partout, et tout le monde sait qu'Orange n'est autre que France Telecom. Sauver des emplois est certes louable, mais on oublie trop vite les clients, avantagés par la concurrence qui fait baisser le coût des forfaits ! Vive la...

à écrit le 16/05/2014 à 10:50
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creer des emplois pas ici bouygues telecoms 600 teleconseillers a l ile maurice recherche 200 postes en plus pour 300 euros 45 h ! sans compter 118218 sfr au total 1000

à écrit le 15/05/2014 à 23:06
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Y a-t-il toujours un pilote à Bouygues Telecom?... On peut se le demander... Après les menaces de guerre sans merci à Free, après la (tentative de?) mutualisation des relais avec SFR, après l'échec de l'achat de SFR malgré l'offre de vente des re...

à écrit le 15/05/2014 à 21:08
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Marier deux entreprises faisant exactement le même metier (concurrence/doublon) et toutes le deux en déclin cela n'a aucun sens sur le plan economique et donc cela devrait plaire au bolchevique de Bercy

à écrit le 15/05/2014 à 20:06
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Il ne reste plus aux syndicats qu'à se cotiser pour racheter les deux entreprises pour pouvoir prendre les décisions qui reviennent aux actionnaires !!!

à écrit le 15/05/2014 à 19:54
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Marier Bouygues télécom avec Orange et la SNCF en cédant l'activité téléphonie fixe aux boucheries Bernard et l'activité intercité à Eram.

à écrit le 15/05/2014 à 17:25
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Les abonnés préfèrent-ils payer un peu plus cher leur forfait ou payer plus d'impôts pour les chômeurs des télécoms... ?

à écrit le 15/05/2014 à 16:51
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Plus grosse bêtise du précédent président. Faire entrer free sur le marché de la téléphonie mobile. Il y a avait déjà 3 acteurs, en faire entrer un quatrième sur un marché de la taille de la France était une énorme erreur.

le 15/05/2014 à 20:27
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Si c'était sa plus grosse bêtise... parce que depuis, avec Hollande, je ne saurait les classer : il en a tellement fait...

le 16/05/2014 à 6:55
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Ils y avait un trust !!

à écrit le 15/05/2014 à 16:32
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soit le portefeuille des abonnés ? qui fera le choix. Avec tout l'argent que ces sociétés a pu se faire dans le passé, nou spouvons nous demander comment elles sont gérées ? Peut etre y a t il des fonctionnaires à la tete de la société ?

à écrit le 15/05/2014 à 16:26
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Moins il y aura d'acteurs, plus les prix augmenteront et lus les "arrangements" seront possibles avec le gouvernement et les syndicats. Montebourg/Valls = République bananière. Mais, mais, mais chers Messieurs il y a l'Europe et dans ce cas elle ri...

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