
C'est le sujet sensible du secteur des télécoms depuis l'arrivée de Free Mobile en janvier 2012 : l'accord d'itinérance 2G et 3G conclu avec Orange, qui lui permet de louer le réseau de l'opérateur historique (numéro un en qualité de service) là où il n'a pas encore déployé le sien. Bouygues Telecom en particulier essaie de le faire écourter ou suspendre. L'Autorité de la concurrence, saisie par Arnaud Montebourg, avait rendu en mars 2013 un avis appelant à la fin de cette itinérance nationale, de façon progressive, entre 2016 et 2018. Mais rien n'a été fait depuis, comme l'avait déjà déploré Bruno Lasserre, le président du gendarme de la concurrence, il y a un mois. Il est revenu à la charge ce jeudi, lors d'une conférence de presse dressant le bilan annuel de l'activité de l'autorité.
« L'itinérance doit prendre fin, en 2016 voire 2018. Comment ? Il faut que l'Arcep mette en demeure Free avant l'échéance réglementaire, il faut anticiper et ne pas attendre le dernier moment, pour vérifier qu'il est sur la bonne trajectoire d'investissement » a déclaré Bruno Lasserre.
Il a rappelé qu'il avait lui-même estimé que cette itinérance était une aide nécessaire au démarrage et qu'il ne reniait pas cette position. « Mais nous avons émis des doutes et des craintes sur la pérennisation de l'itinérance, qui crée une situation de dépendance financière d'un côté et stratégique de l'autre. » Il a souligné qu'il ne s'agit « pas de supprimer la licence » en mettant en demeure Free de façon anticipée, avant janvier 2015, qui correspond à l'obligation de couverture de 75% de la population en 3G inscrite dans sa licence. Le réseau en propre de Free couvrirait environ 65% de la population selon les déclarations de ses dirigeants, un niveau qui n'a pas été certifié par l'Arcep.
« Aucun calendrier, aucune proposition ou méthodologie »
« Nous n'avons vu aucune étude à la suite de cette proposition, aucune proposition concrète, aucune réunion menée par le régulateur pour mettre en place le calendrier et la méthodologie que nous avons suggéré. Nous sommes déçus que rien n'ait été fait depuis un an. C'est un peu dommage », a poursuivi Bruno Lasserre. Il a rappelé que l'avis préconisait « l'extinction par plaques», par zones réputées couvertes par Free: « il faut prendre Free au mot, ce n'est pas punitif mais incitatif, c'est l'aiguillon sur l'étrier du cheval. » Or certaines voix du côté des opérateurs concernés affirment que cette extinction n'est « pas faisable techniquement. »
« On aimerait que ce soit au moins expertisé. Réfléchir à une méthodologie pour envisager une extinction progressive par plaques régionales de l'itinérance, c'est un travail qui ne peut être mené effectivement que par l'Arcep » a fait valoir le président de l'Autorité de la concurrence.
Le président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani, avait déclaré qu'il s'agissait d'un contrat de droit privé et qu'il ne sentait « à ce stade, pas d'enthousiasme à accélérer le calendrier [d'extinction de l'itinérance] chez l'opérateur qui en tire des revenus significatifs », c'est-à-dire Orange (720 millions d'euros en 2013 !).
« La seule chose qui peut déclencher la concentration du marché mobile français, c'est la fin de l'itinérance. Quand on sifflera la fin, Free sera obligé de bouger pour s'acheter un réseau » parie un spécialiste du secteur. Par exemple en rachetant Bouygues Telecom...
Et.. Bien sur qu'il faut la tuer !!! Bravo des institutions et l'état antinational !!!!!
le dossier de free a été accepté et les échéances respectées jusqu'à présent
que cachent ces interventions étatiques soit disant indépendante?
Car il n’y a pas d’infrastructures dans les télécom mais uniquement des technos qui se concurrencent très vite entre elles : le FTTH peut être concurrencé par la 4G, demain la 5G…
La compétition des opérateurs permet de tirer vers le haut les innovations et déploiements, sinon on va tomber dans un système inerte et très coûteux. Comme si on voulait mettre la partie hard des micros en monopole et mettre les logiciels dans la concurrence : les 2 doivent être concurrentiels.
j'attend ta réponse ... s'il y en as une !!
non seulement orange a obligation de louer tous ses réseaux historiques à prix coûtant, mais aussi tous ses nouveaux investissements numériques, ce qui est totalement injustifié et à prix coûtant et contrôlé, voire à l’obligation de poser des fibres pour ses concurrents… cf offres aircom pour les mobiles, offres de gros DSLE, Celan… sur les investissements numériques, + tout le mécanno de détail pour éviter aux autres d’investir et de recruter : cables de renvoi, liaison intercentraux, location du génie civil.., données d’élligibilité.. orange c‘est le castorama à prix coûtant pour les autres opérateurs, situation inédite en europe qui fait qu’orange est leader mondial sur les services entreprises et pro face aux géants du secteur en concurrence frontale (et sans d’arcep) mais est mal sur l’hexagone à cause de ces énormes boulets artificiels…
Et le principe de réplicabilité est terrible : orange doit laisser suffisamment d’espace entre ses offres de gros à prix coûtant et ses tarifs commerciaux, sinon si un concurrent se plaint à l’arcep, orange doit baisser son offre de gros ou augmenter son tarif commercial, et n’a donc pas la liberté de baisser ses tarifs…..c’est le système administré de l’arcep qui distribue les parts de marché de façon mécanique tout en faisant croire que le système est concurrentiel, total délire destructeur de la filière, SFR est vendu, bouygues est aux abois, orange est opéable...et free profite du système grâce à l'arcep
orange ne vend pas tout à prix coutant et surement pas à free
en meme temps en commancant par le "milliardaire du minitel rose" on se doutait de la suite
r
je me souviens des conditions tordus des licences " attribués " à l' époque, puisqu' il y est fait référence.. qu' il était déjà opérationnel.
le ministre des ptt gérard longuet avait refilé ceci à Bouygues, France telecom et la générale des eaux ( aujourd' hui sfr ) ... le fait est que longuet est devenu trés riche ensuite grace à la générale des eaux..
Conseil d'État et ministère des Postes et Télécommunications
Né le 4 janvier 19542 dans une famille bordelaise bourgeoise et catholique3, Bruno Lasserre passe une maîtrise de droit public4 puis intègre l'École nationale d'administration (promotion Mendès France) en 1975, où il côtoie Gérard Mestrallet (GDF-Suez) ou Gérard Rameix (Autorité des marchés financiers)3.
À sa sortie en 1978, il rejoint le Conseil d'État, le préférant à l'inspection générale des finances3. Il occupe pendant deux ans le poste de rapporteur général de la commission nationale du droit de réponse à la radio et à la télévision (1980-1982), avant de devenir rapporteur général de la commission d'accès aux documents administratifs (1982-1986). En 1986 il est détaché chez France Télécom comme délégué aux affaires juridiques4.
Entre 1989 et 1997 il exerce successivement les fonctions de directeur de la nouvelle direction à la réglementation générale des PTT, puis de directeur général des PTT. Il est l'un des principaux architectes des réformes des années 1990 du secteur des télécommunications en France, avec une libéralisation du secteur, l'instauration d'une autorité de régulation indépendante et la privatisation de l'opérateur historique France Télécom2,5.
La création de l'autorité de régulation indépendante des télécommunications ART (ancêtre de l'actuelle ARCEP) a laissé des traces pour Bruno Lasserre : militant pour sa création depuis 1989, il est persuadé d'en obtenir la présidence mais se retrouve finalement écarté au profit de Jean-Michel Hubert3.
Conseil puis Autorité de la concurrence depuis 2004
En 1998 il retourne au Conseil d'État où il préside durant trois années la 1re sous-section du contentieux, avant d’occuper, de 2002 à 2004, les fonctions de président-adjoint de la section du contentieux. Il est nommé en parallèle membre du Conseil de la concurrence dont il devient président le 29 juillet 20042. En 2009, il est nommé président de l'Autorité de la concurrence (nouveau nom du Conseil de la concurrence). C'est lui qui a transformé le Conseil pour en faire une autorité administrative indépendante et redoutée des entreprises5.
En dix ans de présidence, Bruno Lasserre a suscité beaucoup d'inimitiés parmi les dirigeants d'entreprise6, certains le qualifiant de « fou » ou encore d'« excité »3. Il se définit lui-même comme libéral « par essence » mais reste favorable à « une économie de marché régulée » et veille à préserver les droits du consommateur3.
Son premier mandat de 5 ans (2009-2014) à la tête de l'Autorité s'achève en mars 2014. Faute de candidat apte à le remplacer, il est reconduit pour un second mandat le 19 février 20147.
Il faudrait arrêter de laisser croire que les hauts fonctionnaires ne bossent pas. Si c’était une sinécure, il y aurait moins d’X ou de normaliens dans la finance de marché à Londres et moins d’énarques dans les comex des groupes privés.
Pour Chaque opérateur on peut rajouter un boitier à sa box qui peut servir de mini relai 3G de n'ai pas " sauf Free", Heureusement que Free bénéficie de l'itinérance d'Orange notamment pour le 2G car Free n'a aucune antenne 2G !!
CQFD