Le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) - une cinquantaine de membres y compris les trois majors (Universal Music, Sony Music et Warner Music) - a présenté avec soulagement le bilan 2013 des ventes en France de la musique enregistrée, physique et numérique. Si l'on met de côté les 110 millions de droits voisins (des artistes-interprètes, des producteurs de musique ou des entreprises audiovisuelles), le marché français de la musique enregistrée est tout juste en hausse de 0,9% à 493,2 millions d'euros.
« L'industrie reprend un peu son souffle, après onze ans de mutation dans la douleur avec la révolution d'Internet. C'est une industrie qui a perdu depuis 60% de sa valeur. L'année 2013 a donc été une année d'accalmie et atypique », a commenté Stéphane Le Tavernier, président du Snep et patron de la filiale française de Sony Music Entertainment.
Merci Stromae, Daft Punk et Maître Gims !
Si les ventes de musique en ligne ne compensent toujours pas la chute des ventes de disques physiques (CD et DVD), elles constituent désormais un relais de croissance salvateur pour toute la filière.
« Dans le digital, il semble y avoir une mutation dans la mutation, puisque l'on a un léger fléchissement du téléchargement, qui était jusqu'alors le mode de consommation roi », a constaté Stéphane Le Tavernier.
Pour la première fois en France, le téléchargement recule (-1,1%, à 62,7 millions d'euros, contre +11,8% en 2012). Le download se fait donc presque rattraper par le streaming, qui continue de progresser (+3,9%, à 54 millions d'euros), bien que moins vite, comparé à 2012 (+52,4%). Pour les producteurs et les artistes, c'est encourageant mais pas suffisant : les revenus du streaming sont bien moins importants que ceux du téléchargement, surtout lorsqu'il s'agit de flux gratuits financés par la publicité.
L'usage du streaming
Après le téléchargement, c'est donc le streaming sur abonnement comme Deezer associé avec Orange qui leur rapporte le plus de revenus - mais il progresse moins que le streaming payant. Cela pose un problème :
« Il y a entre 1,1 million et 1,5 million d'abonnés payants en streaming. C'est infiniment trop faible. Il va falloir développer cet usage auprès du grand public », prévient le Snep.