
Pleins feux sur les startups : ce sera l'un des axes du futur plan horizon 2020 d'Orange, comme l'a révélé le PDG Stéphane Richard la semaine dernière. L'opérateur télécoms vient d'annoncer la création d'Orange Digital Ventures, un pôle d'investissement qui a « pour mission de détecter et d'accompagner des start-ups en phase de développement initial, en leur apportant le soutien financier dont elles ont besoin à un moment clé. »
Ce fonds, présenté comme « le véhicule corporate d'investissement early-stage d'Orange» sera doté d'une enveloppe de 20 millions d'euros pour la première année. Il investira des tickets allant de 500.000 à 3 millions d'euros afin de prendre des participations minoritaires dans « des start-ups qui transforment le secteur des télécoms et du numérique avec des solutions innovantes, des technologies disruptives ou grâce à l'invention de nouveaux modèles économiques. »
Ambition globale, technologies disruptives
Orange Digital Ventures sera doté d'une équipe d'une dizaine de personnes, en cours de constitution, sous la responsabilité directe de Pierre Louette, le secrétaire général de l'opérateur, le comité de sélection étant également supervisé par Mari-Noëlle Jégo-Laveissière, la directrice exécutive en charge de l'innovation.
« Notre ambition est globale et nous aspirons à investir dans les startups quelle que soit leur zone géographique d'origine. De Tokyo à San Francisco, en passant par Abidjan, nous nous appuyons sur la présence d'Orange à l'international afin de garantir la meilleure expertise possible. Nous portons un intérêt particulier aux services à destination des pays d'Afrique et du Moyen-Orient » indique l'opérateur sur son site dédié.
Actionnaire et accélérateur
L'ex-France Télécom affiche de nouvelles ambitions, après la création en 2012 d'Orange Publics Ventures constitué avec le groupe de Maurice Lévy et géré par Iris Capital : doté de 300 millions d'euros, ce fonds prend de plus gros tickets (1 à 20 millions d'euros) et a investi notamment dans Netatmo, Scality, Talend, Agorize, Lookout, etc. Il a aussi investi dans Ecomobilité Ventures, aux côtés de la SNCF, Total, PSA.
L'opérateur fait valoir qu'il « se positionne non seulement en tant qu'actionnaire, mais en catalyseur de croissance : la priorité sera le développement économique des entreprises et leur expansion globale », soulignant que les startups pourront bénéficier de sa présence internationale et de sa notoriété. Cependant, les relations entre grands groupes et startups ne sont pas toujours idylliques. Il y a peu, la startup américaine Telesocial a attaqué Orange qu'elle accuse d'avoir pillé son idée d'application de messagerie sociale et même d'avoir piraté ses serveurs en Californie...
Ce nouveau pôle d'investissement vient compléter une démarche d'open innovation engagée depuis quelques mois. En 2013, il a créé Orange Fab, un programme d'accélération de startups, lancé d'abord à San Francisco, puis en France, en Pologne, en Côte d'Ivoire, en Israël et en Asie, à travers lequel il a accompagné 70 startups.
Ces derniers mois, le gouvernement n'a cessé de presser les grands groupes français de collaborer davantage avec les startups et même de les racheter, comme l'a déclaré à plusieurs reprises Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique. Un message également porté par la banque publique d'investissement, Bpifrance, qui va créer « le Meetic des startups et ETI » pour faciliter leur mise en relation.
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