A quoi ressemblera l'hôpital de demain ?

Dans quelques années, la stratégie des hôpitaux devrait être plus centrée sur la prévention et le suivi des patients à distance. Le recours au big data dans la prise de décisions médicales importantes devrait être systématique.
Jean-Yves Paillé
Les robots infirmiers ou pharmaciens devraient se multiplier dans les établissements hospitaliers dans les années à venir.

"Les hôpitaux qui ne vont pas conduire leur transition numérique connaitront des difficultés". Pour Pierre Traineau, directeur général du Catel, interrogé par La Tribune, les établissement hospitaliers devront intégrer des évolutions majeures dans les années à venir. Selon lui, la filière industrielle est prête à enclencher la mutation, les acteurs de santé également. A quoi ressemblera cet hôpital transformé dans une vingtaine d'années et comment fonctionnera-t-il? Revue de détails

Prévenir massivement avant de guérir

L'hôpital du futur va axer une grande partie de ses activités sur la prévention. Le séquençage du génome devrait se généraliser dans les hôpitaux français. Détecter des altérations dans l'ADN humain en le décryptant permet de déterminer les probabilités de développer des maladies comme des cancers, par exemple, et les prendre en charge très tôt pour maximiser les chances de guérison ou empêcher le développement de la pathologie

.Aujourd'hui, on assiste à une phase d'amorçage de la généralisation du séquençage d'ADN. L'AP-HP a annoncé en juin l'intégration d'une  plateforme de séquençage à très haut débit. La démocratisation du séquençage ADN devrait s'accélérer avec la mise en place du Plan France médecine 2025, annoncé par Marisol Touraine en juin.

Toujours dans une logique de prévention, on peut imaginer qu'une aile de chaque établissement hospitalier promouvra les bonnes pratiques au bien-être, à l'alimentation, à la pratique du sport, comme l'explique le cabinet de Conseil Alcimed, qui imagine ce que sera l'hôpital de 2035. Le nombre de maladies (diabètes, cancer,...) dues à la "surnutrition" est amené à augmenter dans les années à venir. 70% des décès seront liés à celle-ci, ajoute chiffre le cabinet de Conseil.

Des spécialistes de l'analyse de données pour choisir les traitements adéquats

Une partie de l'hôpital sera dédiée à la conservation et l'analyse des données de santé générées lors des consultations. Des experts de l'analyse des données (data scientist en anglais) auront pour mission d'aider les médecins à prendre leurs décisions. Les technologies d'analyse de big data, type Watson d'IBM, seront généralisées pour servir d'outil d'aide à la décision.

Des initiatives, comme le "Google 3.0 du cancer", initié par l'Institut Curie cette année, laissent penser que les meilleurs spécialistes de plusieurs hôpitaux s'associeront et partageront certaines données entre établissements afin de définir les meilleurs traitements à administrer pour certaines pathologies comme les cancers rares.

Des systèmes novateurs pour réduire les échecs lors des opérations

Les dispositifs médicaux chirurgicaux innovants sont amenés à se développer et la chirurgie non invasive également. Toutes les chirurgies se feront à l'aide d'un robot médical dans quelques années, assurait à La Tribune Bertin Nahum, fondateur de Medtech.

Par ailleurs, chaque bloc opératoire sera équipé d'une boîte noire enregistrant les gestes chirurgicaux. Ainsi, les chirurgiens peuvent préparer efficacement l'opération suivante, en apprenant de ses potentielles erreurs. Ce système permet également d'éviter des opérations chirurgicales inutiles. Pour rappel, sur 6,5 millions d'interventions chirurgicales en 2015, 60.000 à 95.000 s'étaient soldées par des événements indésirables graves.

Ce système est déjà expérimenté depuis quelques semaines à à l'Institut hospitalo-universitaire de Strasbourg. Le Condor (Connected Optimized Network & Data in Operating Rooms) fait partie des projets "grands défis du numérique", sélectionné par Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat au numérique. Le gouvernement a déboursé 14 millions d'euros pour développer ce projet.

Des robots qui remplaceront des infirmières

Des robots, autres que ceux dédiés à la chirurgie, seront de plus en plus présents au sein des hôpitaux. Ils pourront effectuer des prises de sang, le rangement et le tri de médicaments. Une tâche particulièrement importante, puisque les erreurs d'étiquetage ou de conditionnement des médicaments sont responsables de milliers d'événements indésirables graves en milieu hospitalier.

D'autres robots pourront assister le personnel soignant et aider à soulever des patients d'un lit vers un fauteuil roulant, par exemple. Robear, un robot à tête d'ours doté de cette fonction est expérimenté actuellement au Japon.

Suivi des patients à distance

L'hôpital du futur réservera son unité de soin principalement des personnes à un stade de maladie avancé ou en fin de vie, selon Alcimed.

Car, outre l'expansion de la chirurgie ambulatoire,  les malades chroniques, touchés par un cancer, notamment, pourront être suivis à distance grâce aux outils connectés, notamment la télémédecine. L'implication accrue des patients dans la prise en charge de leur pathologie permettra à ces derniers de rester à son domicile.

"L'offre de soins mise à disposition des patient sera de plus en plus impacté par le numérique. Par exemple, un patient hospitalisé pour une maladie chronique ou un acte chirurgical, peux vivre une période de retour à domicile où il a besoin d'être accompagné. Le lien avec l'hôpital peut être maintenu lors du retour à domicile", estime Pierre Traineau.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 8
à écrit le 23/11/2016 à 13:48
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Certains éléments intéressants mais un texte qui démontre une méconnaissance profonde des métiers de santé et notamment de celui d'infirmière. Réduire cette profession (la mienne) aux prises de sang et au rangement des médicaments, une vraie pitié. D...

à écrit le 22/11/2016 à 15:33
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A rien si Fillon passe!!!!

à écrit le 21/11/2016 à 16:40
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Si Fillon est élu président, ce sera un bâtiment sans médecins et sans personnel soignant (500.000 fonctionnaires de moins)

à écrit le 21/11/2016 à 12:28
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Celui qui a écrit cet article n'a jamais été malade ni hospitalisé sinon il se souviendrait que la présence humaine auprès d'un patient il n'y a rien de plus réconfortant ...et je doute que la main du robot qui prend celle du nouveau né sur la photo...

à écrit le 21/11/2016 à 10:32
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A quoi ressemblera l'hôpital de demain ?" C'est simple ,avec ce que prévoit fillon ou juppé d'ailleurs comme suppressions d'emplois dans ce secteur , les vieux vont continuer d'être dans un couloir faute de lits.Au fait, le gentils robot sur le ph...

le 21/11/2016 à 12:18
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"les vieux ...dans un couloir" détrompez vous les vieux c'est à dire nous tous un jour ou l'autre seront euthanasiés et incinérés dans la foulée au grand soulagement de la sécu, des caisses de retraite....et des familles qui profiterons de l'héritag...

à écrit le 21/11/2016 à 9:30
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C'est très inquiétant comme dérive, moins d'humains dans la santé c'est moins d'humanité et donc moins de sensibilité. Dérives parce que l'on peut imaginer que dans un futur proche on nous dira de manger comme ça, de bouger comme ça, de dormir co...

à écrit le 21/11/2016 à 9:21
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Non! L'avenir de l’hôpital, c'est "UBER" qui va vous le construire!

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