
Chez SFR, l'opération avait fait jaser. En octobre 2015, l'opérateur annonçait le versement d'un dividende de 2,5 milliards d'euros à ses actionnaires. Le premier bénéficiaire de l'opération n'était autre qu'Altice, maison-mère de l'opérateur au carré rouge et propriété de Patrick Drahi. Le groupe disposait alors d'un peu plus de 70% de SFR, et a donc encaissé près de 1,9 milliards d'euros. Si Altice avait possédé 100% de SFR, il aurait donc raflé près de 600 millions d'euros supplémentaires. D'après plusieurs analystes financiers sondés par La Tribune, c'est probablement sous ce prisme et celui de prochains possibles gros chèques qu'il faut percevoir le dernier « coup » financier d'Altice et de Patrick Drahi. Et pour cause : le groupe désormais dirigé par Michel Combes a annoncé qu'il souhaitait lancer une OPE sur les 22,25% du capital de SFR qu'il ne possède pas encore. Avec la perspective, si possible, de retirer ce dernier de la cote.
>> Lire aussi : Le Pdg de SFR assure qu'il n'y aura "aucun licenciement sec" d'ici 2019
Quant au timing de l'opération, il semble particulièrement opportun dans la mesure où « l'action SFR n'est pas chère aujourd'hui et pourrait monter dans le futur », dit un analyste. Il faut dire qu'en un an, le groupe a perdu près de la moitié de sa valeur, passant de 45 euros fin septembre 2015, à environ 23 euros aujourd'hui. Confortant l'hypothèse d'un pari financier si jamais SFR, aujourd'hui en difficulté, reprenait des couleurs, un autre confie : « Avant tout, on peut supposer que Drahi a confiance dans le plan de redressement de SFR et y voit donc une valeur largement supérieure au cours actuel. »
« Création de valeur aux Etats-Unis »
Evidemment, lors d'une conférence de presse ce lundi, Michel Combes n'a pas présenté l'opération sous cet angle. Pour justifier l'opération, il a d'abord évoqué « la simplification de la structure capitalistique du groupe », après avoir bouclé les rachats des câblo-opérateurs américains Suddenlink et Cablevision ces derniers mois. La « deuxième raison », d'après lui, serait « le renforcement de la flexibilité opérationnelle du groupe ». Quant à la « troisième raison », elle n'est autre qu'une incitation aux actionnaires minoritaires à participer à l'opération. « On veut leur donner l'option de participer à la création de valeur du groupe et notamment au niveau d'Altice aux Etats-Unis », a insisté le grand patron. Lequel a rappelé qu'aujourd'hui, Altice et Cablevision représentent désormais « 40% de la génération de cash du groupe », un niveau identique à celui de SFR.
Pour renforcer son opération séduction, Michel Combes a mis en lumière le travail d'intégration entre les différentes entités d'Altice. Le groupe qui, au passage, n'est plus présenté comme une holding mais comme un « opérateur » à l'envergure « internationale ». « Nous sommes maintenant le seul vrai opérateur intégré à la fois présent en Europe et aux Etats-Unis », a martelé le bras droit et vieux camarade de Patrick Drahi.
Sortir SFR de l'impasse
Ce braquage des projecteurs sur le pays de l'Oncle Sam ne date pas d'hier. En juin dernier, Patrick Drahi avait souligné l'importance, à ses yeux, de ce marché par rapport à la France lors d'une audition par la commission des affaires économiques du Sénat. Il y voyait, très clairement, une terre de conquête :
« Pour vous donner des ordres de grandeurs, en France, on a en valeur à peu près 30% du marché des télécoms. Car c'est un marché de l'ordre de 40 milliards [d'euros, Ndlr], et on en fait 11 milliards. Et aux Etats-Unis, nous allons faire un peu plus de 9 milliards [de dollars], mais nous n'aurons que 2% du marché. »
Bref, même si le magnat des télécoms et des médias fait actuellement une pause dans ses acquisitions dans la foulée des très fortes baisses boursières d'Altice et de SFR depuis un an, il envisage bien, à terme, de grandir davantage aux Etats-Unis.
Grève ce mardi
Reste que pour envisager à nouveau, de grosses acquisitions, Patrick Drahi et Michel Combes devront déjà sortir SFR de l'impasse. Le mois dernier, Altice a annoncé une baisse de son chiffre d'affaires de 1,07% au premier semestre (à 11,72 milliards d'euros), sous l'effet, principalement, du recul des ventes de SFR (-84 millions d'euros). En outre, beaucoup craignent que ce dernier ne casse son outil industriel après le plan de 5.000 départs volontaires qu'il prépare. Pour protester contre ces suppressions d'effectifs, deux syndicats, la CGT et la CFE-CGC, ont lancé ce mardi un appel à la grève.
Bref tout cela repose sur l'endettement aux maximum (de SFR pas de Drahi).
l'opérateur ne doit surtout pas disparaitre, au vu des emplois derrière :
les premiers sacrifiés sur l'autel du licenciement seraient le personnel le plus bas
aucun souci pour les cadres dirigeants de retrouver du travail au meme niveau après
puis apprenez à apprécier drahi! il faut bouger les choses au moins.. il a racheté sfr et lui fait faire des économies pour s'en sortir...ah oui chez les prolos dès qu'on parle de se serrer la ceinture on se prend des "actionnaires" et "dividendes" dans le visage... belle france communiste?
ai vu que telefonica songeait à s'accaparer enfin la rente des gafa.
j ai compris depuis la vente de neuf telecom par RLD, apres en avoir discuté avec une personne des mieux placés vis a vis de RLD que c'était fini pour les operateurs (à part la banque qui va etre en face a face avec blockchain j'y a RIEN comme innov sous le coude)
=>bouygues free orange = sncf
drahi en surpayant en plus à credit n'a fait qu'empirer les choses
de faire remonter cours sfr et de casser le thermomètre cours de bourse
moi dire quant aux datas catastrophiques de SFR vu qu elle ne sera plus listée
SFR devrait purement et simplement disparaitre: aucun interet pour orange ni b ni free autant les laisser crever
merci pour cet éclairage,
cela fait des mois que je dis que l'exilé fiscal Drahi qui fait son beurre en France est nuisible, même si son opération globale réussit :
- il a puisé dans le capital de SFR pour se rémunérer, obhérant les capacités de la société pour se moderniser et hypothéquant l'avenir de nombreux salariés
- Enfin on ne sait pas encore qui sont les banques prêteuses, mais en cas de faillite retentissante (qui ne se répercutera pas sur la fortune de Monsieur), elles vont perdre des plumes : seront-elles renflouées par le contribuable français ?
Scandale politico-médiato-financier à venir
Fosco
Ce qui est totalement inintéressant dans leur manière de faire, c'est que l'argent pompé sur les clients français ne sert pas à des investissements qui profitent aux français mais à financer des acquisitions aux USA pour accroître le pouvoir de Drahi mais sans aucun bénéfice pour l'économie française. Il est terriblement stupide de faire une telle ponction sur les français sans que ces groupes participent à une amélioration du niveau de vie. Cette forme d'évasion du capital ne nous rapporte strictement rien. La décorrélation totale entre sa source de cash et leur réinvestissement et/ou emplois local est malsaine. Ce type de décideur nous est objectivement nuisible. Le cadre dans lequel il prend ses décisions est malsain.