Huawei, l'ambitieux numéro deux mondial de la téléphonie

Longtemps accusé de conquérir des parts de marché sur les équipementiers occidentaux par sa seule stratégie low cost, voire de dumping, le fabricant d'antennes-relais et de routeurs Huawei a peu à peu gagné le respect de ses concurrents et de toute l'industrie.
Delphine Cuny
Fort de sa percée rapide sur le marché des smartphones, Huawei vise désormais la première place mondiale./ DR

« Huawei a longtemps joué le rôle de lièvre dans les appels d'offres en Europe, forçant Alcatel-Lucent et Nokia-Siemens à casser leurs tarifs. Aujourd'hui, on ne le choisit plus pour ses prix, mais pour sa technologie », explique le responsable du réseau d'un opérateur français.

« Nous étions un suiveur, qui vendait moins cher », reconnaît un dirigeant de la firme de Shenshen. « Nous sommes devenus un équipementier de premier plan, partenaire stratégique pour 45 des 50 premiers opérateurs, qui représentent un tiers de la population de la planète. »

Ce n'était pourtant pas gagné, avec un nom difficilement prononçable pour un Occidental (« ouai-ouaye ») et un fondateur, Ren Zhengfei, au passé d'ancien ingénieur de l'armée chinoise souvent brandi en épouvantail par la concurrence.

Les portes du marché américain lui sont toujours fermées, ainsi qu'à son plus petit rival ZTE, Washington les soupçonnant de ne pas être indépendants de Pékin.

450 millions d'euros d'investissements pour la 5G

À coups d'investissements massifs dans la R&D, Huawei a su prendre les virages technologiques importants, la 3G, les équipements tout-en-un couplant plusieurs normes, la 4G. Cette coopérative au fonctionnement encore mystérieux, qui emploie plus de 150.000 personnes, dont la moitié d'ingénieurs, dépose des centaines de brevets et compte investir 450 millions d'euros dans le lancement de la 5G.

En dix ans, depuis son premier gain de contrat en Europe, Huawei a multiplié par 13 son chiffre d'affaires (plus de 35 milliards de dollars), et talonne désormais le leader mondial des équipements mobiles, le suédois Ericsson. Mais il se heurte au regain de « patriotisme économique » en France, par exemple, où Arnaud Montebourg a appelé les opérateurs à soutenir Alcatel-Lucent.

Une gamme étendue

La firme au logo en fleur de lotus rouge s'est diversifiée dans les téléphones grand public, des petites clés 3G vendues sous la marque des opérateurs, aux smartphones 4G ultra-fins sous Android et aux tablettes. En se positionnant sur les segments d'entrée et de milieu de gamme, le géant chinois s'est déjà hissé dans les trois premiers fabricants de smartphones, derrière Samsung et Apple.

« Qui fait le meilleur smartphone ? Dans quelques années, vous direz Huawei », prédit un des responsables de la firme chinoise, qui vise la première place.

Un objectif ambitieux, mais tout à fait réaliste.

Delphine Cuny

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