Avec l'iPad, découvrez le XIe siècle en réalité augmentée

Comment rendre observable l'invisible ? Par quels moyens faire ressurgir les traces du passé ? Ce sont les questions que s'est posées Bruno de Sa Moreira, PDG de Normandy Production, quand il a répondu en 2010 à l'appel d'offres de la ville de Falaise (Calvados).
Le château de Falaise met gratuitement à la disposition de ses visiteurs des tablettes qui leur permettent de se plonger dans la vie du château... en 1027. / DR

La ville de Falaise souhaitait créer une nouvelle scénographie pour le château de Falaise, qui a assisté à la naissance de Guillaume le Conquérant, en 1027.

Et la réponse apportée par Normandy Production porte un nom résolument moderne : l'Histopad. Il s'agit, selon Bruno de Sa Moreira, d'une « solution de visite augmentée » qui, en associant un iPad à la technologie de la réalité augmentée, permet aux visiteurs de se plonger dans les décors et la vie du château tels qu'ils étaient il y a près d'un millénaire.

Innovation visuelle

En orientant l'écran de la tablette, le visiteur peut admirer les lieux reconstitués par la 3D, et peut, en outre, scanner des objets interactifs afin que l'Histopad lui révèle les fonctions et l'histoire de ces objets.

Ainsi, selon Bruno de Sa Moreira, « Nous sommes à la rencontre du cinéma, d'Internet, de l'édition traditionnelle et du jeu vidéo. »

Histopad est un service sans surcoût, compris dans le prix du billet d'entrée au château - qui, pour l'occasion, s'est doté d'une flotte de plus de 100 iPad Mini.

Une réelle innovation technologique qui repose sur les caractéristiques que recherchent actuellement les musées pour attirer de nouveaux publics et améliorer les expériences de visite : interactivité, ergonomie, ludisme.

Un investissement, certes, pour le château et la ville de Falaise, mais qui semble payer. La nouvelle scénographie a été inaugurée en juin 2013 et les résultats ne se sont pas fait attendre. La fréquentation du château est en train de doubler, en moins de deux ans, passant de 50.000 visiteurs en 2012 à une estimation de 100.000 en 2014.

En outre, une enquête réalisée sur place fait état d'une satisfaction globale pour 98% des visiteurs. « Un chiffre soviétique », souffle Bruno de Sa Moreira en souriant. Le PDG demeure pourtant lucide :

« Cette réussite n'est pas uniquement due à l'Histopad, nous nous greffons sur un cercle vertueux, mais dont le coeur reste cette nouvelle scénographie. »

 Pourquoi une telle réussite ?

Selon Bruno de Sa Moreira : « Ça marche, car l'outil est d'abord visuel. Nous sommes dans une société de l'image, où nous sommes saturés d'informations. »

En étant ludique et « digeste », l'Histopad propose une alternative potentiellement pérenne à la médiation.

« Quand on trouve la bonne médiation, on réveille la curiosité du visiteur », martèle Bruno de Sa Moreira : « Les musées doivent se mettre à la page. »

Car l'entrepreneur ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin :

« On a envie d'en faire d'autres. On ne peut pourtant rien annoncer, il n'y a encore rien de concret. »

Avant de nous souffler qu'il travaille actuellement sur la faisabilité d'un projet pour le Mont-Saint-Michel.

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