En Italie, Vivendi se rebiffe contre le régulateur des télécoms

Le groupe Vivendi a fait appel lundi de la décision du régulateur italien des télécoms Agcom, qui avait jugé que ses participations dans Telecom Italia et Mediaset lui donnaient un poids économique trop important dans la péninsule, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.
L'Agcom, l'autorité de tutelle des télécommunications en Italie, avait estimé en avril que les participations combinées du groupe français (de près de 24% dans Telecom Italia et près de 30% dans Mediaset) portaient atteinte au pluralisme des médias dans le pays.

Il ne compte pas en rester là. Le groupe Vivendi a fait appel lundi de la décision du régulateur italien des télécoms Agcom qui avait jugé que ses participations dans Telecom Italia et Mediaset lui donnaient un poids économique trop important dans la péninsule, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP. Le groupe français dirigé par Vincent Bolloré s'est parallèlement engagé à geler ses droits de vote dans Mediaset au-delà de 9,9%, pour se conformer provisoirement à la décision de l'Agcom, selon cette source.

"Vivendi a fait appel auprès du tribunal administratif régional de Rome de la décision de l'Agcom", a confirmé cette source sous couvert d'anonymat. La date limite pour ce recours était fixée au 20 juin. "La groupe a décidé de transférer la partie de sa participation dans Mediaset supérieure à 9,9% à une société fiduciaire", a ajouté la source, dans le cadre du plan d'action fourni par Vivendi au régulateur pour détailler comment il comptait se mettre en conformité avec sa décision.

Une analyse contestée

Alors que Vivendi contrôle 28,8% du capital de Mediaset et dispose de 29,94% des droits de vote du groupe, ce transfert a pour effet de geler une partie des droits de vote de Vivendi dans le groupe italien dont le premier actionnaire est la famille Berlusconi. Mediaset tient son assemblée générale le 28 juin. L'Agcom, l'autorité de tutelle des télécommunications en Italie, avait estimé en avril que les participations combinées du groupe français (de près de 24% dans Telecom Italia et près de 30% dans Mediaset) portaient atteinte au pluralisme des médias dans le pays.

Le régulateur a donné un an à Vivendi pour réduire sa participation dans l'opérateur ou le groupe de télévision, estimant qu'il avait un poids trop important dans le paysage médiatique au regard de la loi Gasparri. Vivendi conteste la validité de l'analyse du régulateur, mais avait signalé sa préférence, le cas échéant, pour conserver une participation dans Telecom Italia, un actif clef dans sa stratégie de convergence entre télécoms et médias.

Bras de fer avec Mediaset

Vivendi a d'ailleurs resserré son contrôle sur l'opérateur italien à l'issue de son assemblée générale des actionnaires le 1er juin. Le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, a été nommé président exécutif de Telecom Italia par le conseil d'administration de l'opérateur dont les deux tiers des sièges sont désormais contrôlés par Vivendi.

Le groupe français est par ailleurs en conflit avec Mediaset. Les deux groupes avaient signé en avril 2016 un "accord stratégique" prévoyant le rachat par Vivendi de 100% du bouquet de télévision payante Premium et un échange de participations à hauteur de 3,5% entre les deux groupes. Mais Vivendi a dénoncé cet accord le 25 juillet, en arguant de doutes sur les résultats futurs du bouquet de télévision, ce qui a déclenché la colère des actionnaires de Mediaset .

Mediaset a assigné Vivendi en justice, réclamant 50 millions d'euros par mois de retard dans l'application du contrat à partir du 25 juillet. La famille Berlusconi reproche aussi à Vivendi d'avoir fait chuter "artificiellement" le cours de Mediaset avec cette annonce et d'être monté de façon hostile au capital du groupe jusqu'à près de 30%.

(avec AFP)

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