Gameloft : la victoire de Vivendi ne fait quasiment plus de doute

Amber Capital, troisième actionnaire de l'éditeur de jeux sur mobile, a déclaré vouloir joindre ses actions à l'OPA hostile du groupe présidé par Vincent Bolloré. Vivendi contrôle désormais 44% des titres de Gameloft, deux fois plus que la famille fondatrice, les Guillemot.
Les analystes de Kepler Cheuvreux tablaient vendredi matin sur une victoire probable de Vivendi après le renchérissement de son offre qui valorise Gameloft à près de 700 millions d'euros.

La famille Guillemot risque d'avoir du mal à garder le contrôle de Gameloft. Vivendi a franchi une étape décisive dans sa tentative de prise de contrôle de l'éditeur de jeux sur mobile en obtenant le ralliement du fonds spéculatif Amber Capital. Le troisième actionnaire, avec 14,62% du capital de Gameloft au 21 avril, a annoncé vendredi son intention d'apporter ses titres à l'offre d'achat hostile lancée mi-février par le groupe de médias et de divertissement, dans une déclaration rendue publique par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Gameloft n'a pas souhaité faire de commentaire sur ces informations. Amber Capital n'était pas joignable.

Le fonds activiste, qui s'est illustré à plusieurs reprises en mettant sous pression les directions des entreprises dans lesquelles il avait pris position, s'est progressivement renforcé au capital de Gameloft depuis le lancement de l'OPA. L'annonce de la vente de ses titres intervient au lendemain d'un nouveau relèvement de l'offre du groupe de Vincent Bolloré à 8 euros par action contre 7,20 euros précédemment.

En Bourse, l'action de Gameloft s'est ajustée à ce nouveau prix, bondissant de 11,14% à 7,98 euros à la mi-journée après avoir été suspendue dans la journée de jeudi. Vivendi de son côté gagnait 0,44% à 17,08 euros.

Vivendi contrôle deux fois plus de parts que la famille fondatrice

A une semaine de la clôture de l'opération, Vivendi s'assure ainsi le contrôle de près de 44% du capital de Gameloft, soit le double des parts de la famille Guillemot, fondatrice de la société, dont le sort apparaît quasiment scellé.

Pour mettre la main sur Gameloft, Vivendi, qui contrôlait jeudi un peu plus de 29% de son capital, doit franchir le seuil des 50%. Pour tenter de résister aux assauts de Vivendi, Gameloft, qui ne voit aucune synergie dans une alliance avec le groupe de médias, a promis aux investisseurs une nette amélioration de sa rentabilité grâce à une accélération de ses revenus publicitaire. Il a également tenté sans succès de suspendre l'OPA contre laquelle il a engagé un recours devant la Cour d'appel de Paris dont l'examen doit prendre plusieurs mois.

La pression s'accroît également sur Ubisoft, société jumelle de Gameloft dans laquelle Vivendi a pris le contrôle de 17,7% du capital. S'il a exclu de lancer dans les six prochains mois une OPA sur le groupe à l'origine des jeux vidéos à succès "Lapins Crétins" et Assassin's Creed", il brigue en revanche une place à son conseil d'administration.

Une valorisation proche des 700 millions d'euros

Les analystes de Kepler Cheuvreux tablaient vendredi matin sur une victoire probable de Vivendi après le renchérissement de son offre qui valorise Gameloft à près de 700 millions d'euros.

"Si Vivendi réussit, il paiera un multiple très élevé pour le solde du capital de Gameloft (....) avec une prime de 100% sur l'action Gameloft par rapport au cours qui était le sien avant que l'intérêt de Vivendi ne soit connu", écrivent les analystes.

Un courtier parisien interrogé par l'AFP estime de même que la valorisation "paraît généreuse compte tenu des incertitudes sur le potentiel de croissance et de redressement bénéficiaire via la publicité". Un autre courtier, Gilbert Dupont, rappelle toutefois que "le nouveau prix proposé reste inférieur aux niveaux de valorisations évoqués par le conseil d'administration dans sa précédente note de réponse".

 >> Lire Gameloft : les fondateurs prêts à monter au capital pour contrer Vivendi

(avec Reuters et AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 20/05/2016 à 21:09
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Dommage, l'état ne fait rien pour protéger les entreprises en nom propre, on serait en Allemagne, le land serait majoritaire et la famille Guillemot pourrait tranquillement travailler. Ce que mr Bolloré oublie c'est qu'une entreprise du numérique ne...

à écrit le 20/05/2016 à 21:09
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Cette success story va s'achever avec une grosse prise de bénéfice pour les fondateurs. Tant mieux, ils pourront ainsi rebondir dans de nouvelles initiatives. C'est aussi la logique des laboratoires bio tech qui se revendent à prix d'or (quelques mil...

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