Les ventes de PC s'effondrent en Europe

Par Laurent Pericone  |   |  402  mots
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La chute atteint 19 % au deuxième trimestre, selon l'institut Gartner. L'américain Dell a abaissé ses prévisions de ventes pour l'année.

Rien ne va plus pour les ventes de PC. Fortement concurrencés par les tablettes et les smartphones, les ordinateurs de bureaux et les portables ne semblent plus au goût des consommateurs... Le reflux avait déjà été remarqué en début d'année au niveau mondial. Au deuxième trimestre, la baisse se confirme, comme le note une étude de l'institut Gartner qui s'est focalisée sur le marché d'Europe de l'Ouest. Des statistiques qui ne prennent pas en compte les tablettes numériques. Au printemps 2011, les ventes de PC ont chuté de 19 % par rapport au printemps 2010. Soit 12,7 millions d'unités vendues contre 15,5 millions un an plus tôt. « L'Europe souffre d'une faiblesse de la demande à la fois pour l'équipement professionnel et la clientèle grand public », observe Meike Escherich, analyste chez Gartner. Pour le seul segment grand public, la baisse atteint 27 %. Par type de matériel, c'est bien sûr les ordinateurs portables (-20,4 %) qui subissent le plus la concurrence des tablettes. Les grands constructeurs informatiques ne s'y sont d'ailleurs pas trompés : ils lancent tous cette année des tablettes pour tenter de capter ce marché jusqu'à présent dominé par Apple et son iPad.

Résultats catastrophiques

La situation est particulièrement morose en France, où les ventes globales ont chuté de 17,8 % par rapport à la même période de 2010. Pour le seul créneau des netbooks - ces petits portables à bas prix - la chute frôle les 50 %. C'est le quatrième trimestre consécutif de baisse pour le marché français des PC. Apple est le seul fabricant à tirer son épingle du jeu sur le marché hexagonal, en affichant une progression de 6,4 %, là où HP chute de 9 %, Dell de 13 % et Asus de 23 %. Mais la palme de la chute la plus spectaculaire revient à Acer : les ventes du constructeur taïwanais ont fondu ce trimestre de près de 50 % en Grande-Bretagne, de 43 % en Allemagne et 40 % en France !

Face à ces résultats catastrophiques, les géants de l'informatique cherchent d'autres relais de croissance. L'américain Dell, qui vient de publier ses résultats trimestriels, a abaissé ses prévisions de croissance du chiffre d'affaires annuel entre 1 % et 5 % « en raison de décisions stratégiques visant à rediriger les ressources du groupe vers des produits à plus forte valeur ajoutée », comme les services informatiques, la sécurité des données et le « cloud computing » (informatique dématérialisée).