Le blocage des téléphones mobiles volés contourné par un logiciel

Par latribune.fr  |   |  457  mots
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Un logiciel permettant de débloquer les téléphones mobiles volés, et bloqués par les opérateurs conformément à la loi de sécurité intérieure Loppsi 2, a été découvert par des policiers dans différents magasins de l'Est parisien.

L'idée de bloquer les téléphones portables volés, une mesure contenue dans la loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) votée en mars 2011, était censée enrayer la hausse des vols pendant un moment... Elle n'aura finalement fonctionné que quelques mois. Dans la capitale, les vols de téléphones portables ont en effet baissé de près de 20% entre avril 2011 et avril 2012.

Mais les policiers parisiens ont récemment découvert dans plusieurs magasins de l'Est de la capitale un logiciel capable de débloquer et réactiver les téléphones portables volés. Les opérateurs ont en effet l'obligation de bloquer sous quatre jours ces appareils après le dépôt de plainte au commissariat. L'opérateur transmet le numéro d'identification du téléphone (numéro Imei) à une banque européenne implantée à Dublin en Irlande. C'est ensuite cette banque qui bloque le téléphone, opération censée le rendre inutilisable sur le réseau français.

Un logiciel capable de modifier le numéro Imei

Or, les "voyous" ont "trouvé la parade", a expliqué une source policière à l'AFP. Les policiers parisiens ont en effet découvert plusieurs boutiques équipées d'un logiciel qui permet de modifier le numéro Imei des téléphones volés bloqués pour les débloquer : le Z3X. Il s'agit d'un logiciel d'activation disponible pour les téléphones Samsung, LG, Benq-Siemens, et Nec, explique Numérama qui précise que "parmi les marques répandues, les iPhone d'Apple ou les mobiles HTC ne semblent pas concernés". Une fois débloqués et réactivés, ces téléphones sont ensuite remis en vente dans certaines officines, dans la rue, à la sauvette, ou sur internet.

Brainstorming pour l'Intérieur et les opérateurs

Depuis maintenant plusieurs semaines, le ministère de l'Intérieur cherche la riposte. Des réunions ont été organisées avec la Fédération française des télécoms, regroupant les différents opérateurs. Parmi les pistes évoquées: une meilleure traçabilité du téléphone et un accès plus simple au numéro Imei. Celui-ci est en effet rarement connu des utilisateurs lorsqu'ils viennent déposer plainte, ce qui peut freiner l'enquête. Ce numéro est visible sur la facture de téléphone ou bien récupérable sur Internet, sur le site mobilevole-mobilebloque.fr, explique une source policière. "Nous souhaiterions qu'il y ait un gravage synthétique sur le portable du numéro Imei directement sur le téléphone", explique Franck Carabin, porte-parole de la direction de la sécurité de la proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP).