Cyber-attaque : et maintenant le piratage des GPS

Par latribune.fr  |   |  348  mots
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Une équipe d'étudiants-ingénieurs américains sont parvenus à pirater le signal GPS d'un yacht en pleine mer. Son capitaine ne s'est aperçu de rien puisque les autres instruments de navigation ont délivré des informations cohérentes avec celles transmises par le système GPS.

Le scénario du prochain James Bond ? Non, une expérience d'étudiants texans pour repousser encore les limites du hacking. L'équipe d'étudiants de l'école d'ingénieurs Cockrell d'Austin, dans le Texas, a réussi à détourner un yacht en pleine mer simplement en piratant son système GPS. Pour mener à bien leur expérience, ils se sont installés à bord du yacht reliant Monaco à l'île de Rhodes en Grèce avec l'accord du propriétaire.

Les instruments de navigation sont restés cohérents avec le GPS

Les ingénieurs ont réussi à prendre le contrôle du signal du GPS et lui imposer une série d'informations complètement factices. De son côté, le capitaine du yacht a continué à se fier aux indications de son GPS d'autant que les autres instruments de navigation sont restés cohérents avec l'instrument. "Nous nous sommes assurés que le brouillage des signaux originaux soit parfait et dans le même temps que l'émission de nos signaux soit perçue parfaitement par les outils de navigation du bateau", explique Tod Humphrey, responsable de l'équipe dans une vidéo. La réalité de l'expérience est toutefois altérée par le fait que l'équipe était à bord du yacht. Les étudiants assurent néanmoins que toute l'expérience s'est effectuée "wireless" (sans câble) et qu'elle est reproductible sur une distance de 2 à 3 kilomètres.

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Cette expérience montre que le hacking ne se limite plus à du piratage de disque dur mais peut désormais avoir une incidence sur des objets "en dur". L'année dernière, des experts avaient démontré qu'il était possible par une attaque informatique sophistiquée d'augmenter la rotation de centrifugeuses de centrales nucléaires au point de les endommager très sérieusement. D'autres spécialistes de la cyberdéfense estiment qu'une équipe de hackers peut clouer au sol une flotte d'avions simplement en désactivant le système de communication d'une tour de contrôle.