Monpotager.com, des fruits et légumes virtuels, puis réels

Par César Armand  |   |  291  mots
(Crédits : DR)
[Série] Au Salon international de l'agriculture, toutes ne sont pas présentes, mais quelque initiatives, sélectionnées dans tout l'Hexagone par les correspondants de La Tribune, démontrent que la scène AgTech est très dynamique, avec des ambitions à l'international. Aujourd'hui, l'iniatiative Monpotager.com

Thierry Desforges, agriculteur à Itteville (Essonne), incarne bien la nouvelle façon de faire en Île-de-France, premier garde-manger de France d'après sa présidente Valérie Pécresse. En 2013, alors qu'il travaille dans l'industrie, il reprend l'exploitation familiale et lance Monpotager.com, une startup visant à relier les producteurs et les consommateurs.

« Nous voulons donner le pouvoir au consommateur, afin qu'il établisse du lien et du liant avec le producteur », explique-t-il aujourd'hui.

L'idée est simple : un client achète sur le site Internet une parcelle exploitée par un producteur local. Quand le premier suit quasiment en temps réel les évolutions, le second exploite le potager en direct. Quand vient l'heure de la récolte, l'agriculteur se rapproche du consommateur et lui propose soit de lui livrer les fruits et les légumes, soit de les troquer en « patates », monnaie locale grâce à laquelle il peut faire ses courses en ligne sur le portail. Le consommateur s'abonne obligatoirement un an et paie, chaque mois, la même somme pour au moins 32 livraisons, que ce soit 14,50 euros pour une parcelle de 15 mètres carrés, ou 100 euros pour une terre de 150 mètres carrés.

Cinq ans après son lancement, Monpotager.com recense déjà 170 producteurs, de l'Île-de-France à la région bordelaise en passant par l'Auvergne-Rhône-Alpes, un peu moins de 3.000 clients et près de 30.000 utilisateurs en ligne qui peuvent aussi y acheter, sans engagement, les fruits et les légumes mis en vente. En moyenne, les producteurs inscrits y gagnent 20 % de leurs revenus, ce qui est loin d'être négligeable. Avec neuf salariés, la startup a, elle, réalisé 500.000 euros de chiffre d'affaires en 2017. Un montant qui double chaque année depuis sa création.