La fin de l'Internet illimité n'est pas pour demain

Par Jamal Henni, mis à jour par Latribune.fr  |   |  469  mots
Copyright Reuters
Orange songe à proposer à moyen terme des débits plus importants à des prix plus élevés. Eric Besson, le ministre de l'Economie numérique a pour sa part démenti la rumeur de la fin de l'Internet "illimité".

Beaucoup de bruit pour rien ? Vendredi, le site Owni publiait un article annonçant « la fin de l'Internet illimité ». Puis « Le Parisien » faisait sa « une » dimanche sur « Internet illimité : c'est bientôt fini ». En réalité, l'annonce de cette mort paraît assez prématurée. 

De son côté,  Eric Besson a déclaré dans un communiqué  dimanche soir : "le gouvernement n'envisage aucune restriction de l'accès à Internet et travaille bien au contraire au développement du très haut débit fixe et mobile sur l'ensemble du territoire et pour l'ensemble des Français".Le Gouvernement travaille par ailleurs a encadrer l'utilisation du terme "illimité" par les opérateurs, afin de protéger les consommateurs contre certains abus. Certains consommateurs ayant souscrit des offres prétendument "illimitées" ont effet pu constater des débits qui n'avaient rien d'illimités."

 

Précisément, Owni s'est fondé sur un texte datant du 21 juillet provenant de la Fédération française des télécoms (FFT), lobby comprenant Orange, SFR et Bouygues. Ce texte a été remis au régulateur, l'Arcep, et aux associations de consommateurs dans le cadre de discussions sur la transparence des offres vis-à-vis du consommateur : que faut-il mentionner au client dans les contrats et les publicités, etc.

Dans ce texte, la FTT étudie diverses offres théoriques, notamment un possible « plafond de consommation » pour l'accès Internet, au-delà duquel le débit serait « réduit ou bloqué ». Le texte précise bien que ces offres théoriques « n'existent pas ». Et c'est la seule allusion à une limitation de l'Internet fixe.

« Pas à l'ordre du jour »

La FFT a immédiatement assuré qu'« il n'est pas question de la fin de l'Internet illimité sur le fixe », qui « n'est pas à l'ordre du jour ». Admettant tout de même dans « Le Parisien » qu'« on verra sans doute des offres avec des tarifs plus élevés » pour « l'infime partie de consommateurs qui monopolisent une grande partie de la bande passante ».

Orange abondait : « Il n'est absolument pas question de limiter les offres à la maison. Il n'y a pas de notion de bridage dans la réflexion en cours. » La filiale de France Télécom envisage juste d'introduire dans « des mois voire des années » des offres plus chères avec plus de débit.

De son côté, Free (qui n'appartient pas à la FFT) s'est déclaré « plus que réservé sur la pertinence d'une telle proposition », qui irait « à l'encontre des fondamentaux » du trublion de l'Internet français.

De même, Numericable rappelait ne plus appartenir à la FFT, et donc « ne pas être associé à une réflexion sur une limitation de l'Internet fixe ». Ironie de l'histoire : le câblo-opérateur a été le seul fournisseur d'accès à avoir pratiqué une telle limitation lors des débuts de l'Internet...