L'américain Groupon se prépare au Nasdaq... à prix bradé

Le site d'achats groupés, qui entame sa tournée des investisseurs la semaine prochaine, serait valorisé désormais autour de 12 milliards de dollars. Il sera coté sur le Nasdaq.
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C'est une bonne affaire que va faire miroiter Groupon aux investisseurs : jusqu'à 50% de rabais sur ses propres actions ! Le site de bons plans a en effet nettement revu ses ambitions à la baisse dans le cadre de son introduction en Bourse, l'une des plus attendues de l'année à Wall Street: sa valorisation a été ramené au maximum à 11,4 milliards de dollars. Au printemps, le site d'achats groupés estimait peser au moins deux fois plus, entre 15 et 25 milliards de dollars, soit autant que Google au moment de son entrée en Bourse en 2004. Désormais, Groupon s'attend à ne lever, dans un premier temps, que 540 millions de dollars sur les marchés, contre de 750 millions précédemment envisagés dans un document de juin.

Créer un effet rareté

Pour ses dirigeants, qui partiront la semaine prochaine à la rencontre d'investisseurs potentiels, tout cela n'est que partie remise. En limitant le nombre de titres offerts - à peine 5% du capital -, ils espèrent créer un effet rareté qui se répercutera sur le cours de leur action. Ils pourraient poursuivre l'ouverture du capital à un prix nettement plus intéressant par la suite. Cette stratégie a bien fonctionné pour LinkedIn, dont la valorisation a plus que doublé lors de son premier jour de cotation. Le contexte sur les marchés s'est depuis fortement dégradé. Et la fenêtre de tir favorable à l'arrivée en Bourse des nouvelles pépites de l'Internet semble s'être, temporairement, refermée.

Au-delà de la déprime sur les marchés boursiers, Groupon suscite un scepticisme grandissant au sein de la communauté financière, alors que ses pertes ont dépassé les 200 millions de dollars au premier semestre. La société, qui a connu une croissance phénoménale en deux ans, continue d'engranger les adhérents (116 millions fin juin, soit 130% de plus que fin 2010), lui permettant d'asseoir son statut de numéro un du secteur, malgré la multiplication des clones. mais Groupon dépense beaucoup trop aux yeux des investisseurs. Au premier semestre, ses frais de marketing ont atteint 378 millions de dollars, dix fois plus que l'année précédente. « Nous dépensons beaucoup d'argent pour acquérir de nouveaux membres car nous pouvons mesurer le retour sur investissement et croyons dans la valeur à long terme du marché que nous sommes en train de créer », assurait cet été Andrew Mason, le fondateur de l'entreprise de Chicago qui emploie désormais plus de 9.000 personnes.

Cette méfiance s'est accrue lorsque que la Securities & Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, a rappelé à l'ordre Groupon sur ses méthodes comptables. Fin septembre, le groupe a revu complètement ses résultats financiers du premier semestre: son chiffre d'affaires, excluant désormais les sommes reversées aux commerçants partenaires, ne s'est élevé qu'à 688 millions de dollars et non à 1,5 milliard. Plus inquiétant encore : les revenus de Groupon n'ont progressé que de 6% en septembre par rapport à août, selon les données du cabinet Yipit Data. Une croissance cinq fois inférieure à celle de son rival LivingSocial. Et très loin des progressions affichées par Amazon (+177%) et Google (+236%), deux géants bien décidés à conquérir le marché des coupons promotionnels.

Le groupe fera son entrée en Bourse sur l'indice Nasdaq. Groupon avait déjà fait savoir qu'il serait coté sous le symbole "GRPN".

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