Censure sur Internet : la Chine et l'Inde ne desserrent pas l'étau

Les deux géants continuent de traquer, contrôler et censurer l'Internet. Ce vendredi, un "centre de surveillance" des Blackberry a été ouvert en Inde et la Chine a censuré une manifestation dans l'est du pays.
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Ce vendredi, on a encore pu se rendre compte à quel point les gouvernements indiens et chinois se méfient d'Internet.

En Inde, installation d'un "centre de surveillance" des BlackBerry

La société canadienne Research in Motion (RIM) a mis en place un centre pour permettre aux autorités indiennes de surveiller les services du téléphone multifonctions BlackBerry , écrit vendredi le Wall Street Journal.

Selon le quotidien, qui cite des sources proches du dossier, le groupe a ouvert ce centre de surveillance pour répondre aux requêtes des services indiens de renseignement.

Aucun commentaire n'était disponible dans l'immédiat auprès de RIM ou du ministère indien des Télécommunications. Début 2011, le gouvernement avait instamment demandé au fabricant canadien de trouver une solution permettant aux services de sécurité indiens d'avoir accès aux données circulant via les services de courriel et de messagerie instantanée de son téléphone ultra-sécurisé.

L'Inde avait menacé à plusieurs reprises de fermer deux services de messagerie du BlackBerry , un "smartphone" ou terminal de poche connu pour ses systèmes de cryptage hautement sécurisés, et utilisé par 1,1 million de personnes dans le pays.

Le pays avait dit craindre que le service de messagerie crypté de BlackBerry soit utilisé par des activistes pour organiser des attentats sans que leurs communications puissent être interceptées par les forces de l'ordre.  Selon le Wall Street Journal, RIM a aujourd'hui autorisé la surveillance des services internet du BlackBerry et le groupe ne risque plus une interdiction de certaines fonctionnalités de l'appareil.

En janvier, le ministre de l'Intérieur, P. Chidambaram, avait indiqué que RIM avait déjà autorisé l'Inde à avoir accès au service de messagerie instantanée grand public mais que le gouvernement voulait aussi un accès aux messages émis ou reçus par les téléphones appartenant à des entreprises.
Le gouvernement indien a par ailleurs exigé des firmes de communication sur internet Google et Skype qu'elles installent des serveurs dans le pays, de façon à permettre aux forces de sécurité indiennes de contrôler les messages et conversations transitant par leurs réseaux.

En Chine, l'Internet censuré sur une manifestation dans l'est du pays

Les autorités chinoises ont censuré vendredi les informations sur l'internet faisant état de violents heurts à Huzhou, dans l'est du pays, entre la police et des manifestants, suite à la hausse d'une taxe professionnelle touchant l'industrie textile.

Des voitures ont été endommagées et plusieurs personnes blessées dans ces émeutes qui ont duré plus d'une journée et ont mobilisé des milliers de personnes, a rapporté le site internet de la province du Zhejiang, où Huzhou est situé.

Les images et les informations sur ces émeutes ont été considérées comme très sensibles par les autorités qui sont rapidement intervenues pour empêcher que les très nombreux usagers des médias sociaux chinois se mettent à les faire circuler.

Les recherches sur le nom du gros bourg industriel de Zhili, lieu des incidents et qui fait partie de la municipalité de Huzhou, ainsi que celles sur les mots "taxe" et "manifestation" étaient bloquées vendredi.

Les émeutes, qui ont démarré mercredi et se sont poursuivies jeudi, font partie des plus importantes manifestations rapportées ces derniers mois en Chine.

Une télévision de Hong Kong a montré jeudi soir des images de la police anti-émeute déployée dans des rues de Zhili sur fond de nombreuses boutiques aux vitres brisées.

Selon un site internet du gouvernement local, 28 personnes ont été arrêtées durant les émeutes et le gouvernement a pris des "mesures drastiques" pour réprimer les manifestations.

A l'origine des troubles, un différend qui a éclaté mercredi entre des percepteurs d'impôts et un migrant travaillant dans la confection de vêtements pour enfants, dont Zhili compte quelque 5.700 fabricants.

Les heurts entre migrants, qui constituent le gros de la main-d'oeuvre de l'industrie manufacturière dans les régions côtières, et les autorités locales se sont multipliés cette année, notamment dans la province méridionale du Guangdong.

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