Le Web se prépare à vivre une troisième révolution

Les réseaux sociaux sont saturés et les applications montent en puissance. Google et Facebook ont du souci à se faire.
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Avec 800 millions de membres dans le monde, Facebook est la star incontestée de la Toile, mais le réseau social pourrait déjà affronter des turbulences. « Le Web se prépare à vivre trois grandes tempêtes », prédit George Colony, président-directeur général de Forrester Research, qui intervient ce jeudi au Web11 à Paris.

Le premier orage touchera les réseaux sociaux, auxquels se connectent désormais 88 % des Européens et des Américains. « Aux États-unis, les gens passent plus de temps à naviguer sur les réseaux qu'à faire de l'exercice ou qu'à s'impliquer dans le volontariat », constate le patron. Conséquence, les réseaux sont « saturés » et les internautes considèrent qu'ils y passent trop de temps et que cela n'est pas efficace. « L'activité sur les réseaux commence à décliner », indique George Colony. Seulement 26 % des internautes européens mettent régulièrement à jour leur statut, contre 79 % des Indiens, a calculé Forrester. George Colony anticipe donc l'arrivée d'« un monde post-social où émergeront de nouveaux services, capables par exemple de sélectionner uniquement les contenus intéressants ».

Au Web11, certains tentent de corriger ce ras-le-bol des internautes, à l'image de Path, un journal intime moderne où l'on partage uniquement avec ses proches. « Le problème de Facebook, c'est que par défaut tout est public. Sur Path, on peut être soi-même, sans être jugé. Il n'y a pas d'endroit comme cela sur internet », a expliqué son fondateur, Dave Morin, à l'origine de la plateforme développeurs de Facebook.

Le Web actuel condamné

Autre révolution en vue : la navigation Internet classique est en passe d'être remplacée par les « apps » accessibles en cloud computing (informatique délocalisée). « Le Web est une technologie en train de mourir », constate George Colony. L'institut prévoit qu'en 2014, 95 % de la population mondiale aura un ou plusieurs abonnements mobiles. Dans cette perspective, Google, la porte d'entrée de la Toile, a du souci à se faire. Là aussi, de nouveaux services surfent sur vague. Flipboard agrége l'ensemble des sites de presse et les fait revivre sous un format magazine disponible en ligne. Pour « préserver le modèle économique de la publicité papier », comme le précise Mike Cue, son fondateur. Flipboard ne vend pas des bannières, peu onéreuses, mais des publicités grand format de qualité.

Le troisième raz-de-marée touchera les entreprises. « L'entreprise doit devenir plus sociale. Elles sont très immatures sur le sujet », explique le PDG, selon lequel Google a dans ce cadre une carte à jouer avec Gmail et son réseau social Google +, qui peine pourtant à démarrer. Le moteur propose un ensemble de services tous reliés entre eux, qui pourraient permettre aux entreprises « de s'extraire de Windows et d'Outlook ».

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