Vie privée : Google inquiète la toile

Malgré les inquiétudes des associations de consommateurs ou de protection de la vie privée, Google a mis en oeuvre jeudi sa nouvelle politique de confidentialité, qui va lui permettre de regrouper des informations sur ses utilisateurs issues de services autrefois séparés.
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Malgré la pression exercée sur Google pour qu'il repousse la mise en oeuvre de sa nouvelle politique de confidentialité annoncée en janvier, le géant américain de l'internet n'a pas fléchi. Ce jeudi, il a annoncé sur son blog l'entrée en vigueur de cette nouvelle politique. "Notre nouvelle politique de confidentialité entre en service aujourd'hui, le 1er mars", a écrit Alma Whitten, directrice de la protection de la vie privée du groupe américain. "Et bien que nous ayons mis en oeuvre la plus importante campagne d'information de notre histoire en direction de nos utilisateurs pour expliquer ces changements, nous savons qu'ils ont suscité beaucoup de bruit et de confusion", a-t-elle poursuivi.

"Double langage orwellien"

En permettant au groupe de collecter et combiner des données sur les utilisateurs connectés via un compte à l'un des nombreux services du groupe, comme le moteur de recherche Google, la messagerie Gmail ou le site de partage de vidéos Youtube, cette nouvelle politique s'est attirée les foudres de nombreux opposants."Appeler cela « une politique de confidentialité » est du double langage orwellien", s'insurge ainsi John Simpson, du groupe américain de défense des consommateurs Consumer Watchdog, en référence à l'auteur de "1984". "Google ne vous dit pas qu'il va protéger votre intimité. Il vous explique comment il va rassembler des informations sur vous à partir de tous ses services, combiner tout cela et utiliser ce gros dossier numérique pour vendre plus de publicité", dénonce-t-il.

Réglages de protection de la vie privée et de partage des données inchangés

"Si vous faites souvent des recherches (sur le moteur de recherche Google) sur (le cuisinier britannique) Jamie Oliver, nous pourrons vous recommander des vidéos de Jamie Oliver quand vous recherchez des recettes sur Youtube --ou nous pourrions mettre en ligne des publicités pour ses livres quand vous êtes sur un autre service Google", se défend de son côté Alma Whitten."Cette nouvelle politique ne change en rien les réglages de protection de la vie privée préexistants ou la manière dont nous partageons des données personnelles en dehors du groupe", assure-t-elle. Ces arguments, que le groupe répète à l'envi depuis des semaines, n'ont pourtant pas empêché les opposants à cette réforme de tenter de la faire repousser jusqu'au bout. "Cette refonte a été très largement critiquée par les élus et les procureurs américains, les élus européens, les responsables européens des questions de défense de la vie privée, des experts en questions techniques et des organisations de défense des consommateurs", résumait dans un courrier adressé mercredi à Google un groupement d'associations de consommateurs européens et américains, le Trans-Atlantic Consumer Dialogue (TACD).

La Cnil s'interroge

"Persévérer avec ce plan serait une erreur", assurait le TACD, qui appelait le groupe à repousser la mise en oeuvre de la réforme. En France, la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) avait également demandé mardi à Google de reporter la mise en oeuvre de cette refonte, soulignant que "la formulation des nouvelles règles et la possibilité de combiner des données issues de différents services (soulevaient) des inquiétudes et des interrogations sur les pratiques réelles de Google".

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Commentaires 12
à écrit le 03/03/2012 à 9:58
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J'ai lu plus que "IXQUICK" pouvait remplacer GOOGLE sans problème. J'ai testé et je l'ai adopté. C'est aussi efficace, et je dirais aussi plus rapide.

à écrit le 02/03/2012 à 13:10
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Il est totalement anormal que les européens n'aient pas leur propre moteur de recherche, leur propre annuaire interactif (Type Google+ ou Facebook, car ces bidules ne sont que sont rien d'autres et surtout pas ce qu'on appelle du mot ronflant de rése...

le 02/03/2012 à 13:51
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J'oubliais le cinéma, la musique (nos rapeurs valent largement les rapeurs US, idem pour le rock ou le jazz actuels, et je ne parle pas le la musique classique, là ya pas photo), la pub, le marketing,....

à écrit le 02/03/2012 à 8:16
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Si la politique de Google ne vous convient, n'utilisez pas ses services.

à écrit le 02/03/2012 à 6:38
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Y a t'il un substitut à Google aujourd'hui. Qui peut me citer un pendant au point ?

le 02/03/2012 à 8:50
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essayer ixquick

le 02/03/2012 à 9:01
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Comme cité ci-dessous, il est possible de s'en passer. Comme de ne pas avoir de compte facebook. Et au niveau recherche, par exemple, utiliser un métamoteur comme Ixquick. Même le Libre, que je côtoie depuis longtemps, finit par se méfier des "servic...

le 03/03/2012 à 9:32
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Merci pour l'information que j'adopte dès aujourd'hui, je ne connaissais pas.

le 29/06/2012 à 5:51
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Merci pour info

à écrit le 01/03/2012 à 19:34
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Ces critiques m'énervent : - Il ne faut pas oublier que Google nous offre GRATUITEMENT tous ses services ! Il faut donc bien qu'ils gagnent de l'argent autrement. - En outre, personne n'est obligé d'utiliser leurs services : on peut très bien utili...

le 02/03/2012 à 0:31
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Entièrement d'accord !

le 01/05/2012 à 12:39
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Le problème est que pour pouvoir juste synchroniser son agenda en téléphonie mobile (ou télécharger des applications), il est indipensable de créer un compte google. La pub, oui, mais pourquoi préviennent-ils qu'ils peuvent associer le nom et l'IP ?

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