Google peine à bien monétiser le mobile, comme Facebook

Le moteur de recherche a enregistré une baisse du coût par clic, c'est-à-dire du prix moyen payé par les annonceurs. Analystes et investisseurs y voient l'effet de l'explosion des usages du Web sur mobile, où les prix sont inférieurs. Un paradoxe de la part du père d'Android.
Larry Page, le co-fondateur et directeur général de Google. Copyright Reuters

«Décevants mais pas alarmants»: pour les analystes de Barclays Capital, les résultats de Google au troisième trimestre, publiés jeudi par erreur avec quelques heures d'avance, ne sont pas aussi mauvais que pourrait le laisser penser la chute de 8% de l'action Google jeudi. Cependant, au moins sept courtiers ont abaissé leur objectif de cours, de 5% en moyenne, au vu de signaux un peu inquiétants (voir les résultats). Ce qui fait tiquer les investisseurs, c'est la forte baisse, de 15% en un an et de 3% en un trimestre, du «coût par clic» («cost per click» ou CPC), indicateur qui mesure le prix moyen payé par les annonceurs, et ce pour le quatrième trimestre consécutif, après huit trimestres à la hausse. Autre indicateur en berne: la croissance du chiffre d'affaires du c?ur de métier de Google se tasse, à 15%, pour la première fois depuis 2009 sous les 20% et moitié moins que l'an dernier. Aux yeux des investisseurs, c'est l'effet de l'explosion des usages du Web sur mobile qui explique ce ralentissement. Cette transition rapide affecte également Facebook, qui ne génère encore quasiment pas de chiffre d'affaires sur mobile alors que ses utilisateurs se connectent de plus en plus depuis leur smartphone.

Le mobile rapporterait déjà 8 milliards à Google
Or, les pubs sur mobile sont vendues en moyenne 40% moins cher que sur le Web et 25% de moins que sur tablette. D'autre part, les mobinautes tendent à délaisser le moteur de recherche pour aller visiter directement un site via son application ou en passant par les réseaux sociaux et autres sites de recommandations (Yelp). Le directeur général de Google, Larry Page, à la voix encore enrouée par une mystérieuse affection des cordes vocales qui dure depuis plusieurs mois, a fait valoir que les recettes issues du mobile (hors Motorola) représentent pour Google, sur une base annuelle, plus de 8 milliards de dollars, contre 2,5 milliards évoqués l'an dernier pour la seule publicité mobile. «C'est un business considérable», s'est-il enthousiasmé (lire les propos de Larry Page sur son compte Google+). Ce chiffre, qui inclut désormais les ventes brutes d'applications et de contenus sur Google Play (ex-Android Market), a laissé les experts un peu perplexes. Le directeur financier, Patrick Pichette, a précisé que la grande majorité de ces recettes venaient encore de la publicité. Larry Page a plaidé que le moteur de recherche était bien positionné pour relever le défi du mobile: «alors que nous évoluons de l'écran unique au multi-écrans, Google dispose d'énormes opportunités pour innover et amener une monétisation encore meilleure, comme nous l'avons fait dans la recherche en 2000.» Il a rappelé qu'il y avait plus de 500 millions d'appareils sous Android, son système d'exploitation pour smartphone et tablette, en circulation dans le monde, qui ont tous les applications et services Google préinstallés (recherche, plans, messagerie, boutique en ligne, etc).
 

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