
Anti-pubs, chantres de la gratuité, apôtres d'un Web libertaire, experts du numérique et autres défenseurs de la liberté d'entreprendre : le débat sur le filtrage de la publicité en ligne introduit par Free par défaut (en test) dans la mise à jour de sa Box a suscité un déferlement de commentaires en tous genres sur les réseaux sociaux, les blogs et les sites d'actualité. Dès jeudi soir, la ministre déléguée à l'Economie numérique, Fleur Pellerin, a réagi en se déclarant « peu fan de la pub intrusive, mais favorable à une solution du type "no opt out" par défaut. A discuter avec les éditeurs (de sites NDLR) et Free. #FreeAdGate. » Derrière cette formulation peu limpide, la ministre a voulu exprimer sa préférence pour une option à choisir par l'abonné et non activée par défaut. « C'est la piste la plus simple, la solution la plus rapide pour régler le problème : elle sera évoquée lundi par les acteurs concernés lors d'une réunion à Bercy », confie son entourage. Free est convoqué, des éditeurs de sites et des représentants des régies publicitaires seront reçus lundi matin pour "trouver un compromis" indique la ministre dans une interview au Figaro. Son entourage évoque aussi « les gens qui s'estiment lésés », c'est-à-dire peut-être Google.
Affaire de gros sous avec Google
« Nous avons constaté les mesures prises par Free et sommes en train d'analyser la situation », a stoïquement réagi le moteur de recherche, qui vit quasi-exclusivement de la publicité, et se trouve déjà en conflit avec le fournisseur d'accès qui se plaint de la bande passante trop importante utilisée par YouTube, le site de vidéos de Google. Le gendarme des télécoms, l'Arcep, a ouvert une enquête administrative sur les « conditions techniques et financières de l'acheminement du trafic entre Google et Free » et les causes des lenteurs de YouTube sur le réseau de l'opérateur. « Je ne sais pas si les deux choses sont liées. Si elles le sont, je pense que c'est de cela qu'il faut qu'on parle (...) pour avoir une solution d'ensemble », a commenté Fleur Pellerin vendredi sur i-Télé. Une banale affaire de gros sous, de tarifs d'interconnexion, derrière cette initiative applaudie par les anti-pubs, aux discours volontiers anticapitalistes, quelle ironie !
Les propos de la ministre sur la publicité « intrusive » ont été jugés démagogiques par certains, comme l'entrepreneur du Net Frédéric Montagnon, cofondateur d'Overblog et d'Ebuzzing : « Vous n'avez pas, dans votre fonction, à vous prononcer sur ce qui est bon ou non en matière de publicité. Ce n'est simplement pas votre rôle », s'est-il emporté sur son blog, ajoutant que « la "publicité intrusive" finance l'accès de manière démocratique à des services et une base de savoir que jamais aucun Etat n'a été capable de mettre en place dans l'histoire. » L'entourage de la ministre, « qui n'est pas du tout contre la pub », souligne qu'effectivement « il faut éviter que tout le modèle économique des sites internet gratuits reposant sur la publicité tombe à l'eau parce qu'un acteur change une règle. » Mais certains se désolent de ce débat sur la publicité qui ne serait qu'un écran de fumée.
Une initiative légale ou pas ?
De son côté, Free observe un silence radio total après avoir confirmé jeudi la mise en place de ce dispositif tout en soulignant que ces « adblockers » (bloqueurs de publicité) sont légaux : il existe effectivement de nombreux logiciels à télécharger ou extensions de navigateurs à paramétrer, dans une démarche volontaire, pour bloquer les publicités indésirables (bandeaux, pop-ups, etc). S'ils existent, pourquoi Free éprouve-t-il le besoin de mettre le sien en place ? La question de la légalité est soulevée par certains. « S'il est prouvé que la mesure a pour objectif de nuire à une entreprise précise, ça ne l'est probablement pas (légal), parce que c'est une entrave à la concurrence libre et non-faussée », observe sur son blog Benjamin Bayart, le président du fournisseur d'accès FDN, défenseur patenté de la liberté d'expression et de la neutralité du Net. Le juriste Cédric Manara, interviewé par PC InPact, relève également que l'on peut considérer qu'il y a discrimination et abus de position dominante si certains prestataires de publicité seulement sont bloqués, comme cela semble être le cas. Il rappelle aussi que « la publicité relève de la liberté d'expression », il pourrait donc y avoir violation de l'article 1er de la Loi pour la confiance en l'économie numérique (LCEN).
Enfin, il remarque que le blocage par défaut peut « flirter avec la pratique commerciale trompeuse » s'il y a une modification significative du service ou bien la « dissimulation d'information » si l'option est difficile à désactiver. « Ce nouveau dispositif n'est ni visible pour l'utilisateur ni transparent », réagit Edouard Barreiro, de l'UFC Que Choisir, interrogé par Le Monde : « Free prend en otage les consommateurs et des acteurs économiques qui vivent de la pub pour arriver à ses fins dans ses négociations avec Google. » Quant à l'Arcep, elle a annoncé vendredi que son directeur général venait d'envoyer un courrier à Free « afin de l'interroger sur la finalité et les modalités détaillées du dispositif mis en place », attendant sa réponse « pour le milieu de la semaine prochaine. » L'autorité de régulation des télécoms se dit « attentive aux conditions de mise en œuvre de ce dispositif et à la légalité de ce dernier au regard du droit des communications électroniques. »
La neutralité du Net au cœur du débat avant la table ronde du 15 janvier
Quid de la neutralité du Net, ce principe de non-discrimination des contenus et services au fondement du Web, que certains voudraient voir inscrit dans une loi ? Le gouvernement va d'ailleurs organiser une table ronde sur le sujet qui tombe à point nommé, le 15 janvier. La ministre Fleur Pellerin estime que "ce point fait débat" mais qu'il semble difficile de conclure à une atteinte dans cette affaire. Stricto sensu, aux yeux de Benjamin Bayart, « ce n'est pas une atteinte à la neutralité des réseaux. D'abord parce que le filtrage n'est pas fait par le réseau, mais par un équipement de périphérie », en l'occurrence la Freebox Révolution (un peu moins de la moitié du parc de 5 millions d'abonnés ADSL de Free selon certaines estimations). Cependant, c'est, selon lui, une forme d'atteinte « à la neutralité des intermédiaires techniques », parce qu'il n'est pas simple de changer de boîtier et de « reconfigurer tout le réseau de la maison », même si cela reste sous contrôle de l'utilisateur. Le fait que le FAI s'arroge le droit de choisir ce qui est montré à l'internaute a cependant ulcéré de nombreux abonnés Freebox brandissant des menaces de résiliation sur les réseaux sociaux.
Pour certains défenseurs de la Net neutralité, la démarche de Free est la porte ouverte à d'autres dérives, le blocage, voire la censure d'autres contenus, des résultats de recherche, etc. « Cette fois, il s'agit de couper des publicités, mais pourquoi pas, prochainement les remplacer par d'autres, et en prendre le revenu ? », avance également Frédéric Montagnon. Certains soupçonnent en effet Free de vouloir à terme ajouter ses propres pubs à la place des existantes, pourquoi pas pour financer un accès à Internet moins cher, voire gratuit.
« Une méthode de voyou » voire « du racket » ?
A part les réfractaires à la publicité les plus radicaux, peu d'observateurs ont apprécié la façon dont Free a introduit ce dispositif, jugée sournoise. Benjamin Bayart n'est pas tendre avec le numéro deux français de l'ADSL dont il critique la démarche sur le plan moral. « Sortir ça, sans l'annoncer, dans un contexte tendu voire belliqueux entre Free et Google, sans expliquer ce que ça fait, et en l'activant par défaut, c'est une méthode de voyou », s'emporte le président de FDN sur son blog. « Ce n'est pas nouveau, ils sont coutumiers du fait. Si c'est fait pour faire plier Google dans une négociation en cours sur le financement des interconnexions privées, c'est tout simplement du racket », juge-t-il.
Une expression que Xavier Niel lui-même avait utilisée au sujet de certains forfaits mobiles proposés par ses concurrents lors du lancement de Free Mobile il y a un an. Champion du buzz et des formules à l'emporte-pièce, le fondateur de Free avait-il rêvé d'un climat aussi détestable pour célébrer le premier anniversaire de son arrivée fracassante dans le mobile jeudi prochain ?
Demandez vous pourquoi les produit des éditeurs ne sont pas vendable sur le net contrairement au e-commerce qui explose lui. C'est simple les jeunes générations ne lisent presque plus que ce soit du papier ou du numérique à part les infos de caniveaux à scandale (comme disais Murdock le pape des médias anglo-saxons il faut un scandale par jour pour alimenter mes médias...) alors pourquoi payerait t'il pour de l'infos à très faible voire aucune valeur ajoutée...Payer quoi...de l'info inutile réchauffée stéréotypée sans aucune innovation...Les éditeurs essayent des moyens douteux pour faire du buzz et du trafic sans causes sérieuses...
D'un autre coté vous ne pouvez pas les obliger à regarder la publicité que vous affichez sur vos sites web c'est un principe de liberté. De la même manière que vous pouvez couper le son ou zapper à la TV lorsqu'il y a de la pub.
Forcément cela vous oblige à réfléchir sur la pertinence de votre business model.
Le monde, les gens et les habitudes changent et de la même manière le business et les entreprises s'adaptent. De votre coté vous ne montrez aucune flexibilité à ce niveau c'est une erreur en tant qu'entrepreneur.
Je développe une application GRATUITE sur plusieurs magasins applicatifs et je vis donc de la publicité, enfin j'essaie ... Coupez-moi mes revenus et je deviens chômeur.
Alors oui, dans un premier temps je me défendrai en indiquant à mes utilisateurs qui n'affichent pas la publicité que l'usage de l'application n'est possible que s'ils l'autorisent. Dans le cas contraire, l'application se refermera. C'est techniquement très facile à faire, mais je prends probablement un risque en faisant cela. Maintenant posez-vous la question : souhaitez-vous des applications et des sites gratuits financés par la pub ou bien souhaitez-vous que tout soit payant ?
Demandez vous pourquoi les produit des éditeurs ne sont pas vendable sur le net contrairement au e-commerce qui explose lui. C'est simple les jeunes générations ne lisent presque plus que ce soit du papier ou du numérique à part les infos de caniveaux à scandale (comme disais Murdock le pape des médias anglo-saxons il faut un scandale par jour pour alimentater ses médias...) alors pourquoi payerait t'il pour de l'infos à très faible voire aucune valeur ajoutée...
regarder la T.V sans pub c est peut etre pour bientot ou alors sans redevance ?
la premiere, simple est non intrusive, ne collect pas d'info sur mon compte ou mes habitudes, c'est la pub dans le journal, la pub a la tele ou celle dans le metro, on en a plein le net. Elle fait est un element saint de l'economie.
La deuxieme, sournoise, collecte des info sur mes habitudes sans me le demander, c'est la plus rependu sur le net avec les fameux cookies. C'est la pub ciblee.
La troisieme, c'est la pub incontournable dans la DVD ou BlueRAY. il faut la voir pour acceder au contenu. Le proprietaire de Marvel et STARWAR est le maitre du monde an la matiere.
La premiere est de bonne guere, mais la deuxieme, parce qu'elle use des infos prives, ne devrait etre possible que si l'utilisateur le souhaite (opt in) et en acceptant l'utilisateur ne d. La derniere devrait etre interdite.
J ne peux deviner quels sont les desseins de FREE concernant la mise en place de cette option. Probablement peser sur la négociation avec Google sans doute mais il existe probablement d'autres raisons que nous ignorons.
En tout cas force est de constater que bon nombre de sociétés et d'entrepreneurs vivent de ce business modèle qui ne peut normalement constituer une fin en soi.
Vivre aujourd'hui uniquement de la publicité sur internet si on ne s'appelle pas Google, Bing, Baidu ou Yahoo me semble illusoire et dangereux à moyen terme.
LA raison en est simple les usagers dont je fais partie sont lassés de la publicité intrusive et qui ralentit leur navigateurs donc nous nous munissons de bloqueurs de publicité et nous nous abonnons à des listes d'informations payantes pour beaucoup même si nous ne représentons pas encore la majorité.
Les gens étant de mieux en mieux informés il y aura de moins en moins de clics sur les publicités et de plus en plus de blocage ce qui tuera à terme ce business model. L'avenir est à la diversification dont la publicité ne sera qu'une composante parmi d'autre. Nous arrivons dans les 10 prochaines années à la limité de ce modèle publicitaire. Google l'a compris et se diversifie depuis 5 ans à présent. (Android, tablettes, appliance de recherche aux entreprise ...)
FLEUR ferait mieux de s'occuper de la fibre optique, où FREE a un énorme retard.
A lire les news, de nombreux Abonnés FREE y compris votre serviteur, dont on a promis par Email l'installation de la fibre depuis plusieurs années, attendent toujours alors que le NRO existe et fonctionne, et que la fibre FREE est posée jusqu'à l'étage de l'immeuble, et alors que tous les autres FAI ont déjà fibré l'immeuble.
Pour l'usager du net ce n'est pas la publicité qu'il recherche...!
Le "gratuit total" c'est bien beau, mais même au pays des bisounours, ça ne peut pas exister !!!!
Quand vous regardez TF1 M6 etc.. on paye rien ils se rattrapent sur la pub que vous
pouvez ou non regargder
2. vous mélangez tout. Free est un FAI, ils fournissent la connexion, pas le contenu! Quand vous visitez un site d'information, ce n'est pas Free qui paye ses journalistes, les webmasters et l'hébergement. Ce sont 2 métiers différents. Qu'on supprime la pub, et vous ne pourrez plus aller sur un site comme la Tribune, car il n?existera plus!
3. France Telecom prélève environ 7 euros tous les mois sur chaque abonnement Internet, demandez donc leur de baisser ce tarif
Pour le reste, la valeur des sociétés en publicité sur internet et en revente d'adresses d'internautes a baissé de moitié au de ces dernières heures.
a partir du moment ou c'est un choix proposé par le fai et que l'internaute a la possibilté de revenir en arriere, il n'y a pas de problème.
Free s'engage surtout contre goog , pour que goog finance une partie du transport de ses vidéos , et que ce transport ne soit pas a la charge des FAI et des internautes.. Car goog profite d'une infrastructure sur le net completement abusive à leur profit , en s'octroyant une bonne partie de la bande passante, sans débourser le moindre kopeck, ou presque.
On l'aura tous compris, Free n'est pas un "antipub", mais un "antipub dont les revenus lui passent sous le nez".
L'opérateur français, par cette action, vise à redéfinir les règles (il est par ailleurs étrange que la ministre de l'économie numérique s'en offusque au lieu de la soutenir, elle a peut-être des actions Google - petite boutade - :)
En clair si Google veut que les abonnés de Free (les fameux "Freenautes") voient ses pubs, il va falloir passer à la caisse, et de même pour tout autre annonceur puisque Free contrôlerait ainsi en quelque sorte la diffusion de la pub sur ses canaux comme le fait France Télévision sur ses chaînes.
C'est peut-être un coup de maître de la part de Xavier Niel, car s'il le réussit, il y a fort à parier que les Orange, Bouygues, SFR et autres pourvoyeurs de Box voudront eux aussi leur part du gâteau (l'état devrait s'en réjouir, lui qui voit la taxe sur les bénéfices du géant Google en France lui échapper en grande partie, il y aurait là en effet un moyen de mieux la recouvrer).
Bravo à Free qui marque "one point" dans la bataille contre la suprématie des géants alericains du web.
Je demande à un FAI de me fournir une connectivité IP point barre. Rien a battre de la TV ADSL ou du téléphone sur la box. D'ailleurs je refuse d'avoir une box et nous avons maintenant la preuve qu'un FAI peut filtrer sur sa box, voila qui va faire plaisir aux ayant droits et à l'Hadopi...
Sur le fond, reprocher au méchant Free d'abuser de sa position face au gentil Google, juridiquement c'est peut-être vrai mais c'est quand même un peu gonflé.
ADBLOCK PLUS doit être OBLIGATOIRE POUR TOUS et SUR TOUS LES SUPPORTS pour survivre sans spyware sur Internet.
Ras le bol de toutes ces pubs et autres popups
Google engrange des milliards sur le dos des fai sans vouloir débourser un centime, c'est de bonne guerre !