La Californie attaque elle aussi le monopole de Google en justice

La Californie, où se situe le siège de Google, va se joindre au gouvernement américain et à 11 autres Etats du pays, dans leurs poursuites contre Google pour abus de position dominante, a annoncé le procureur général de cet Etat. Mercredi, la Commission de la concurrence américaine (FTC) ainsi que les procureurs représentant 48 Etats et territoires du pays ont également annoncé avoir porté plainte contre Facebook pour abus de position dominante également.
(Crédits : Eric Gaillard)

La Californie va se joindre au gouvernement américain et à 11 autres Etats du pays, dans leurs poursuites contre Google pour abus de position dominante, a annoncé le procureur général de cet Etat vendredi dans un communiqué de presse.

"Le procureur général Xavier Becerra a annoncé aujourd'hui que le département californien de la Justice avait l'intention de rejoindre le département américain de la Justice dans un procès historique", indique ce communiqué.

Le ministère et 11 Etats ont intenté en octobre une action au civil contre Google pour poursuite illégale de monopole dans ses services généraux de recherche et dans ses services de recherche publicitaire.

Le premier Etat démocrate à agir ainsi

La Californie, où Google a son siège, est le premier Etat démocrate à se joindre à ces poursuites, les procureurs généraux des 11 Etats associés aux poursuites (Arkansas, Floride, Géorgie, Indiana, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Caroline du Sud, Texas et Montana) étant tous républicains.

"Google domine le marché et laisse peu de choix aux consommateurs et petites entreprises en matière de moteurs de recherche Internet. En utilisant des accords d'exclusion pour dominer le marché, Google a étouffé la concurrence et truqué le marché publicitaire", selon Xavier Becerra, cité dans le communiqué.

"Ce procès ouvre la voie à de l'innovation dans les moteurs de recherche avec un plus grand respect de la vie privée et de la protection des données", a-t-il ajouté.

La société fondée en 1998 se voit reprocher d'avoir usé et abusé de techniques pour exclure ses concurrents, en étant souvent "juge et partie". C'est par exemple le moteur de recherche par défaut sur de nombreux appareils et navigateurs, dont le sien (Chrome), et sur Android, son système d'exploitation mobile, dominant dans le monde.

Le ministère l'accuse ainsi de forcer les consommateurs et les annonceurs à utiliser ses services sur les appareils sous Android via des applis qu'il est impossible d'effacer (comme Google Maps), ce qui restreint considérablement la concurrence.

Pour rappel, Google avait écopé d'une amende de 4,3 milliards d'euros en 2018 de la part des autorités européennes de la concurrence pour pratiques déloyales dans l'écosystème Android, afin de renforcer sa position dominante, notamment dans le domaine de la recherche sur internet.

Menace de démantèlement de Facebook

Mercredi, la Commission de la concurrence américaine (FTC) ainsi que les procureurs représentant 48 Etats et territoires du pays ont également annoncé avoir porté plainte contre Facebook, qu'ils accusent d'abuser de sa position dominante et de ses coffres bien remplis pour évincer la concurrence. Les autorités reprochent particulièrement à Facebook les rachats de l'application Instagram, en 2012 pour 1 milliard de dollars, et de la messagerie WhatsApp, en 2014 pour 22 milliards de dollars. Elles s'en prennent aussi aux conditions imposées par Facebook aux développeurs de logiciels.

La FTC demande en conséquence à la justice d'éventuellement forcer Facebook à revendre Instagram et WhatsApp. L'agence veut aussi que le groupe de Mark Zuckerberg cesse de contraindre les développeurs à accepter certaines conditions et lui demande son feu vert pour toute opération de rachat.

Les procureurs réclament pour leur part d'être prévenus de toute acquisition supérieure à 10 millions de dollars que le réseau social voudrait faire.

"En utilisant les vastes ressources à sa disposition en termes de données et d'argent, Facebook a écrasé ou entravé ce que l'entreprise considérait comme des menaces potentielles", a justifié la procureure générale de l'Etat de New York, Letitia James, qui emmène la procédure, lors d'une conférence de presse.

Ce faisant, le groupe "réduit les choix des consommateurs, étouffe l'innovation, dégrade la protection de la vie privée de millions d'Américains", a-t-elle estimé.

Le premier réseau social mondial a toujours rejeté les accusations de monopole, arguant que les consommateurs ont beaucoup de choix sur la façon d'interagir en ligne.

Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sont d'une façon générale dans le collimateur des autorités américaines, qui les soupçonnent de profiter de leur position dominante pour écraser leurs compétiteurs.

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Commentaires 2
à écrit le 13/12/2020 à 9:42
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"arguant que les consommateurs ont beaucoup de choix sur la façon d'interagir en ligne" En effet ils apprennent très vite mais bon ça embête les oligarchies justement que les consommateurs apprennent, imaginez que le zombie se réveille ! :-)

à écrit le 12/12/2020 à 10:18
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google ne laisse pas le choix en matiere de moteur de recherche? euh si y a qwant, yahoo, duck duck go etc disons que le consommateur est feneant, et que les resultats sont bons, c'est pour ca qu'ils y vont apres faut pas oublier que le navigateu...

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