Pourquoi Total et Atos s'associent à Google Cloud dans l'intelligence artificielle

Par latribune.fr  |   |  544  mots
Google Cloud a annoncé mardi un accord avec Total pour développer des solutions d'IA appliquées à l'analyse des données du sous-sol pour l'exploration et la production d'hydrocarbures. (Crédits : Stephane Mahe)
Personne ne veut rater le train de l'IA. Deux annonces de cette importance en une seule matinée et dans des secteurs aussi différents sont un signe de plus du grand intérêt des entreprises pour cette technologie porteuse de grandes transformations dans l'industrie comme dans les services. Le partenariat d'Atos est centré sur l'analyse de données (data analytics) et l'apprentissage des machines (machine learning). Celui de Total, sur l'analyse automatisée de données géoscientifiques pour optimiser les activités d'exploration notamment.

Atos a annoncé mardi un partenariat avec Google Cloud, renforçant son positionnement dans l'intelligence artificielle (IA) afin d'étoffer son offre après son échec à racheter le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto.

La SSII précise dans un communiqué qu'elle ouvrira trois centres de recherche et développement (R&D) et d'innovation à Paris, Londres et Dallas (Etats-Unis) pour accompagner ce partenariat qui portera aussi sur l'analyse de données (data analytics) et l'apprentissage des machines (machine learning).

"Avec ce partenariat, Atos devient le 'dernier kilomètre' de la chaîne d'information numérique", fait valoir Thierry Breton, PDG d'Atos, cité dans le communiqué. "Ensemble nous permettrons aux entreprises une adaptation rapide et en douceur de l'IA par les entreprises", ajoute-t-il.

Tirer le meilleur parti de ses données

L'obsession des clients d'Atos, en pleine transformation digitale, est de tirer le meilleur partie de leurs données, devenues centrales dans leur activité, tout en se protégeant face aux risques cyber, a précisé de son côté Eric Grall, responsable des activités mondiales d'Atos.

"Nous comptons nous appuyer sur les technologies de Google Cloud afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque catégorie de nos clients", a-t-il ajouté, citant des secteurs aussi variés que l'assurance et la santé.

Atos, qui publie son chiffre d'affaires trimestriel mercredi avant Bourse, avait tenté en vain fin 2017 de lancer une offre non sollicitée sur le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto, qui lui a préféré la proposition amicale de l'équipementier pour l'aérospatiale et la défense Thales

Total intéressé par l'analyse automatisée de données géoscientifiques

Google Cloud a parallèlement annoncé mardi un accord avec Total pour développer des solutions d'IA appliquées à l'analyse des données du sous-sol pour l'exploration et la production d'hydrocarbures.

Cet accord porte sur le développement de programmes d'IA permettant l'interprétation d'images du sous-sol (Computer Vision), notamment issues d'études sismiques, et d'automatiser l'analyse de documents techniques (Natural Language Processing). Ces programmes permettront aux ingénieurs en géosciences de Total (géologues, géophysiciens, ingénieurs réservoir et géo-information) d'accélérer et d'améliorer la qualité de leurs travaux d'exploration et d'évaluation des gisements de pétrole et de gaz, explique le pétrolier dans son communiqué.

Total, qui a entamé l'application de l'IA pour caractériser les gisements de pétrole et de gaz dès les années 1990, explique que ses équipes explorent de multiples applications du Machine Learning et du Deep Learning comme la prévision de profils de production, l'analyse automatisée d'images satellites ou l'analyse d'images d'échantillons de roche.

Google Cloud, comme un "partenariat phare"

"Nous pouvons devenir une sorte de partenariat phare auquel les autres voudront se mesurer", a dit à Reuters Paul-Henri Ferrand, responsable commercial de Google Cloud.

Les nouveaux partenaires pourront ainsi surfer sur les demandes des entreprises liées à l'entrée en vigueur le 25 mai du Règlement général sur la protection des données (RGPD) dans l'Union européenne, a-t-il noté.

Face à Microsoft, Google a déjà convaincu des groupes comme Airbus ou Carrefour de choisir ses solutions.

(Avec Reuters)