La medtech rouennaise Robocath s'offre un tremplin multi-millionnaire

L'entreprise normande a développé une solution robotique pour soigner l'un des maux du siècle. Particularité, le R-One dérisque la pose de stent qu'elle permet d'insérer, à distance, dans l’artère d'un patient en éloignant les cardiologues des sources de rayons X. Elle vient de boucler un tour de table de 40 millions d'euros emmené par l’industriel chinois Microport avec qui elle a signé un partenariat stratégique pour exporter sa plateforme en Chine.
Robocath a déjà réalisé de nombreuses opérations avec succès, ici en Allemagne
Robocath a déjà réalisé de nombreuses opérations avec succès, ici en Allemagne (Crédits : Robocath)

Son fondateur, le radiologue rouennais Philippe Bencteux, lui rêve un destin à la Intuitive Surgical : cette compagnie californienne « plus valorisée que General Electric » qui est à l'origine du robot Da Vinci : coqueluche high tech des salles d'opération à travers la planète. Tout porte à croire que Robocath, que le magazine Forbes avait classé en 2017 parmi les dix medtechs les plus prometteuses de France, prend le même chemin.

Créée en 2009 aux balbutiements de la robotique médicale, la start-up a clôturé, il y a quelques jours, une levée de fonds de 40 millions d'euros, sa troisième en trois ans. Le tour de table a été conduit par l'industriel shangaïais Microport avec quatre fonds d'investissement asiatique, américain et européen spécialisés dans la santé (Zhejiang Silk Road Fund, Luxembourg CLIIF, CS Group et Anaxago) associés aux souscripteurs historiques de la société. Lesquels conservent les deux tiers des participations aux côtés du fondateur.

Un ticket d'entrée pour l'Asie

L'accord stratégique signé avec Microport en marge de cette augmentation de capital ouvre à Robocath les portes de l'immense marché de la Chine où une future co-entreprise assemblera et distribuera sa plateforme R-One de cardiologie interventionnelle vouée au traitement des angioplasties coronariennes.

« Pour pénétrer ce marché réputé difficile, il valait mieux s'allier avec le meilleur, ce que nous avons fait. C'est l'une des raisons qui nous ont poussé à préféré cette proposition à deux autres », détaille Philippe Bencteux. Coté à la bourse de Hong Kong depuis 2010, le groupe asiatique, spécialisé dans la fabrication de dispositifs médicaux, est leader sur son marché, et il connaît une croissance ébouriffante, proche de 20 % par an.

Partenariats de recherche

L'alliance devrait aussi déboucher sur des partenariats de recherche. La medtech rouennaise  pourra s'appuyer sur les compétences complémentaires de Microport pour développer une nouvelle génération de robots aux indications plus étendues.En ligne de mire, le traitement des pathologies neuro-vasculaires à commencer par les AVC. Parmi les projets également, le développement de la télémanipulation via les réseaux de téléphonie mobile. « Grâce au savoir-faire chinois en matière de 5G, on peut imaginer démocratiser le pilotage à distance de robots au bénéfice d'hôpitaux périphériques situés à l'écart de centres experts ». Peut-être un début de réponse au phénomène de désertification médicale.

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Commentaire 1
à écrit le 02/05/2020 à 21:45
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C'est bien la peine de lutter contre le coronavirus chinois !!!

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