Alliance à trois entre Le Nouvel Observateur, Orange et Prisa pour la reprise du Monde

France Télécom a trouvé un accord pour une offre à trois avec le patron fondateur du Nouvel Observateur Claude Perdriel et le groupe espagnol Prisa pour reprendre le groupe Le Monde. Il s'oppose à l'offre Bergé-Pigasse-Niel. Son montant serait supérieur à 100 millions d'euros.

La semaine s'annonce décisive pour le groupe de médias Le Monde. Le dépôt des offres de reprise est attendu au plus tard ce lundi, tandis que le Conseil de surveillance se prononcera le 28 juin.

Parmi les candidats, un rapprochement à trois s'est fait entre le patron fondateur du Nouvel Observateur Claude Perdriel, l'opérateur France Télécom et le groupe espagnol Prisa, propriétaire du quotidien El Pais et déjà actionnaire du Monde à plus de 15%. Une offre dont le montant serait supérieur à 100 millions d'euros.

"Nous avons jeté, avec Claude Perdriel et Prisa, les bases d'un accord qui sera présenté ce soir (dimanche) à mon conseil d'administration", avait indiqué le directeur général de France Télécom Stéphane Richard dans une interview au Journal du Dimanche.

Dimanche soir, le conseil d'administration du groupe a validé cette participation de France Télécom. Selon Stéphane Richard, cet accord prévoit "le rachat de la participation de 34% du groupe Lagardère dans le Monde Interactif" qui édite notamment lemonde.fr et est également contrôlé à 66% par Le Monde. "Au total, notre investissement pourrait représenter de 50 à 60 millions d'euros", a également précisé le patron de France Télécom, rapprochant cette somme des "6 milliards que le groupe investit chaque année".

Stéphane Richard précise qu'en cas de succès de son offre, la direction opérationnelle du Monde serait organisée entre Claude Perdriel et Prisa. Orange, qui serait représenté au conseil de surveillance du Monde, s'intéressera principalement au développement du groupe dans le numérique.

"C'est pour cela que la plus grande part de notre investissement va se faire au niveau du Monde interactif", souligne Stéphane Richard. "Nous n'avons pas l'intention d'intervenir sur le contenu rédactionnel. Orange ne sera jamais un groupe de presse".

De son côté, Claude Perdriel a indiqué proposer un total de 80 millions d'euros pour la reprise de 67% du groupe et s'est dit prêt à monter jusqu'à 100 millions d'euros "si besoin était". L'offre de Claude Perdriel est déposée par sa holding industrielle SFA PAR, qui coiffe ses sociétés industrielles, et son groupe de presse (Nouvel Observateur, Challenges, Sciences et Avenir).

L'offre concurrente, officiellement déposée ce lundi a été déposée par un autre trio constitué de Matthieu Pigasse, banquier d'affaires, patron de Lazard Europe et propriétaire du magazine Les Inrocks, l'homme d'affaires Pierre Bergé et le président-fondateur de l'opérateur Free, Xavier Niel.

Si des manoeuvres politiques sont évoquées par certains observateurs -Nicolas Sarkozy aurait fait savoir son opposition à la dernière offre -, Le Monde a surtout besoin d'un repreneur qui devra massivement recapitaliser le groupe fortement endetté. Les montants avancés sont évalués de 80 à 120 millions d'euros.

Sur France Culture dimanche soir dans l'émission "Masse critique"., Pierre Bergé a déclaré : "Perdriel (...) se fait épauler par l'Etat, c'est-à-dire par quelqu'un qui est envoyé par le président de la République, ce que je ne trouve jamais sain, un journal n'est pas là pour répondre aux ordres du président de la République".

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