BFM TV s'oppose à l'arrivée de LCI sur la TNT gratuite

Par Jamal Henni  |   |  362  mots
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LCI sera-t-elle bientôt la troisième chaîne d'information gratuite de France ? Officiellement, TF1 soutient n'avoir toujours pas décidé de faire passer en clair sa chaîne d'information, aujourd'hui payante.

Préférant prévenir que guérir, Alain Weill, patron et principal actionnaire de la chaîne concurrente BFM TV, a dit mercredi tout le mal qu'il pensait de ce projet « inacceptable et dangereux ». Selon lui, « ce cataclysme condamnerait BFM TV », car « il n'y a pas de place pour trois chaînes d'information gratuites, ça n'existe nulle part ».

Il estime qu'iTélé supporterait le choc car elle appartient à un grand groupe (Canal Plus), mais pas BFM TV, qui est « la plus fragile et ne s'en sortirait pas », car elle appartient à un groupe « indépendant ». « Nous ne sommes pas diversifiés dans le BTP, nous ne dépendons pas des commandes de l'Etat, nous n'avons pas de relations avec les pouvoirs publics », a souligné Alain Weill (qui détient 20% du capital de « la Tribune »).

Selon lui, si LCI est « en difficulté » et « plus dans la course », c'est parce que TF1 a commis « une erreur » en choisissant de la diffuser en payant sur la TNT. Mais il serait « totalement injuste » que BFM TV en subisse aujourd'hui les conséquences. Et cela alors que BFM TV a enfin dégagé ce premier semestre un excédent brut d'exploitation positif.

En outre, Alain Weill estime un passage en gratuit « impossible » dans le cadre légal actuel. Cela ne deviendrait donc possible qu'avec « une volonté politique très forte d'aider TF1, un soutien affirmé des pouvoirs publics ». Il prévient donc le CSA et le gouvernement qu'il prendrait cela pour « un casus belli, une agression » à laquelle il « s'opposera par tous les moyens ». Et alors il « prendrait le spectateur à témoin, disant que le pluralisme de l'information est en danger ». « C'est toujours la gauche qui fait des choses nouvelles dans l'audiovisuel. La droite a plutôt tendance à vouloir conserver les positions acquises », a-t-il lancé.

Enfin, Alain Weill s'est lancé dans un exercice subtil d'équilibriste, militant pour la création de nouvelles chaînes gratuites sur la TNT, qui, selon lui, pourraient être financées « sans aucun problème » par la publicité. Une position qu'il défend depuis un an et qu'il a maintenue mercredi, mais pas dans le domaine de l'information, car « ce marché est saturé ».