Lagardère vend ses radios russes à l'oligarque Vladimir Gridin

Les radios russes - la principale activité audiovisuelle hors de France - sont rachetées pour 123 millions d'euros par l'oligarque Vladimir Gridin.
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Lagardère a annoncé, vendredi soir, la vente de ses radios en Russie à « plusieurs investisseurs privés russes » pour 123 millions d'euros. Le groupe était présent dans le pays depuis 1990 avec quatre stations, revendiquant 17 millions d'auditeurs quotidiens, la plus importante étant Europa Plus qui couvre 200 villes.

Il y a encore deux mois, Lagardère affirmait qu'il « n'y avait pas de négociation en cours » pour la cession de cette filiale. Mais une vente était inéluctable, car la nouvelle loi russe sur les médias, votée en juin, interdit à un groupe étranger de détenir plus de 49 % d'un média national à compter de novembre 2012. Toutefois, le groupe d'Arnaud Lagardère a choisi de se désengager complètement alors qu'il aurait pu conserver 49 %.

La presse russe avait évoqué des offres s'étalant de 100 à 150 millions d'euros. Elle avait cité comme candidat le dirigeant et fondateur français de ces radios, Georges Polinski, issu du groupe Lagardère, associé à la banque publique VTB. Mais ce n'est finalement pas lui qui a remporté le morceau mais Siberian Business Union, qui acquiert dans un premier temps 25 %, avec l'intention de racheter ultérieurement 100 %. Ce groupe possède déjà quelques médias dans sa région d'origine, la Sibérie occidentale. Mais il est surtout actif dans l'industrie lourde. Son principal actionnaire, l'oligarque Vladimir Gridin, voit sa fortune estimée par Forbes à 1,4 milliard de dollars, soit la 72e du pays. Il a en outre été député à la Douma du parti au pouvoir Russie Unie.

Des radios très rentables

En 2010, les radios russes de Lagardère, très rentables, ont réalisé un chiffre d'affaires de 43 millions d'euros. Elles représentaient 40 % de l'activité radio hors de France. La société vient parallèlement de vendre ses magazines russes. Au total, Lagardère Active avait engrangé 181 millions d'euros de chiffre d'affaires dans le pays en 2010.

Selon certaines sources, les crédits bancaires de Lagardère ne lui permettraient pas de redistribuer à ses actionnaires, sous forme de dividende, le produit de cette cession ou de celle des magazines à l'étranger. En revanche, l'entreprise aurait la possibilité de redistribuer le produit de cessions d'actifs minoritaires, comme Canal Plus. Interrogé sur ce point, le groupe n'a pas répondu.

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