Le marché de la musique en ligne est à peine à l'équilibre

Par Sandrine Cassini  |   |  432  mots
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Les offres sont globalement déficitaires, selon une étude qui sera présentée par l'Hadopi la semaine prochaine. Les producteurs sortent la tête de l'eau.

La musique en ligne n'est pas encore un eldorado capable de faire vivre à la fois les artistes, les distributeurs et les producteurs. Telle est la principale conclusion de la mission de suivi des "13 engagements pour la musique en ligne", commandée par l'Hadopi, qui doit être présentée la semaine prochaine. "Le secteur de la musique entregistrée en ligne atteint tout juste l'équilibre et ne constitue pas encore un relais de croissance pour soutenir l'activité des producteurs et enrayer la baisse des investissements sur le répertoire local", tranche l'étude.

Tous les acteurs de la filière ne sont pas logés à la même enseigne, que ce soit en terme de recettes ou de rentablité. Dans leur ensemble, les éditeurs de services en ligne, qu'il s'agisse de sites de streaming, comme Deezer ou Spotify, de boutiques en ligne comme VirginMega ou des plateformes de vidéo comme YouTube ou Dailymotion, génèrent 141 millions d'euros de chiffre d'affaires, mais perdent 4,8 millions d'euros.

La faute à une taille de marché insuffisante qui rend difficile l'absoption des coûts fixes pour ceux qui ne s'adressent qu'au marché local et aux producteurs qui exigent de forts niveaux de rémunération. L'étude pointe ainsi «des tensions sur la rémunération du répertoire». A noter, de grandes différences entre les services.

Ainsi, les offres de téléchargement payantes situées ailleurs qu'en France (comme iTunes, dont le siège est au Luxembourg), qui sont soumis à une TVA de 6%, enregistrent un chiffre d'affaires de 57 millions d'euros et sont bénéficiaires.

En revanche, les plateformes installées sur le territoire, qui payent une TVA de 19,6 %, sont déficitaires. Les plates-formes de streaming gratuites sont également dans le rouge à 3,8 millions d'euros.

Même chose pour les services payants de streaming payants par abonnement, qui génèrent 6,3 millions d'euros de recettes, mais perdent de l'argent. La situation devrait s'améliorer à mesure que le marché se développe.

La tête hors de l'eau

Si les distributeurs ont des difficultés, les producteurs/éditeurs/distributeurs, autrement dit les grandes majors du disque que sont Universal Music Group (Vivendi), Sony Music et EMI, et les indépendants (Atmosphériques, Pias...) sortent la tête de l'eau.

Ils ponctionnent en effet 79 millions d'euros de revenus, soit plus de la moitié des recettes globales de la musique en ligne. Ce qui leur permet d'être légèrement rentables avec un résultat de 4,6 millions d'euros.

Pour l'avenir, l'étude suggère "une diversification des offres", afin notamment de toucher de nouveaux clients.