Des crépitements de flashs pour Anne Sinclair et le Huffington Post

Par Sandrine Cassini  |   |  520  mots
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Anne Sinclair et Arianna Huffington ont donné le coup d'envoi à la déclinaison française du Huffington Post. Deux cents journalistes étaient là pour couvrir l'événement.

Des flashs, des flashs et encore des flashs. Lundi matin, dans les locaux du Monde, boulevard Auguste Blanqui dans le 13ème arrondissement à Paris, on se serait cru au festival de Cannes. Deux cents journalistes entassés dans un petit amphithéâtre, des caméras des grandes télévisions venus d'Europe et des Etats-Unis, des représentants de CNN, du New York Times. Sur scène, deux stars, la blonde Arianna Huffington et la brune Anne Sinclair, deux visages de la nouvelle scène journalistique version 2.0 venues donner le coup d'envoi à la mouture française du Huffington Post, déclinaison du site d'informations américain lancé il y a six ans.

Un engouement qui tranche avec les moyens dont va disposer le Huffington Post. Huit journalistes seulement pour alimenter le site, qui mêlera des informations généralistes, économiques, politique, et tendances. Ce qui n'a pas empêché Anne Sinclair de prendre en exemple le journalisme à l'américaine. "CNN a réussi à bannir les "selon que" ou "on dit que". J'aimerais que nous allions plus vers cela", s'est-elle enthousiasmée, en saluant les journalistes de la chaîne américaine. Force est de constater que le site se contentera de remettre en forme des dépêches et de dénicher sur le Web les meilleurs contenus, plutôt que de miser sur du contenu exclusif.

"Nous avons demandé à nos journalistes d'être pointus, sérieux. On n'est pas obligé de recopier le journal d'à côté, on peut aussi passer deux ou trois coups de fils quand on a le temps", a indiqué Anne Sinclair, avouant ainsi que le temps des journalsites ne serait pas consacré à la vérification d'informations. En outre, le site s'appuiera sur la contribution de deux cents contributeurs extérieurs, dont Rachida Dati, Julien, Dray, Philippe Bilger, mais aussi des anonymes, des scientifiques ou des témoins. En revanche, comme aux Etats-Unis, le Huffington Post ne rémunèrera pas ses blogueurs, ce qui suscite actuellement la polémique. Actuellement, les détracteurs en France ou aux Etats-Unis, accusent le Huffington Post de faire des profits sur le dos des internautes. En tout cas, Anne Sinclair donne l'exemple. Pour ce travail qu'elle pensait être au départ un mi-temps mais qui s'avère être un temps complet voire plus, la journaliste n'est pas rémunérée. Elle sera intéressée aux résultats dans l'avenir. 

Evidemment, la question du traitement de l'actualité de Dominique Strauss-Kahn a été posée. "Toute information importante sera traitée comme ailleurs. Même si ce n'est pas moi qui ferais forcément le papier", a assuré la journaliste, qui avait déjà préparé le terrain lors d'une interview exclusive donnée à Elle. Elle ne compte pas non plus soutenir qui que ce soit dans la campagne. "Je sais faire la différence entre mon rôle de citoyenne et celui de journaliste, je ne mélange pas vie publique et vie professionnelle. D'ailleurs, je ne me suis pas investie dans la campagne de mon mari", a assuré l'ancienne star de l'émission Sept sur sept.