Nicolas Sarkozy n'est pas content de France Télévisions

Par Sandrine Cassini  |   |  517  mots
Déjeuner de Nicolas Sarkozy mercredi à la SACD. Copyright SACD Mikaël Lafontan.
Le président-candidat a déjeuné à la Société des auteurs et compositeurs dramatiques avec Claude Lelouch, et d'autres auteurs ou réalisateurs. Une occasion de renouveler ses promesses, de tacler France Télévisions, de critiquer l'institution Hadopi, et de suggérer une idée d'émission.

Jean-Jacques Beineix, Claude Lelouch, Jean-Claude Carrière, Radu Mihaileanu, Jean-Paul Alègre ou Michel Favart... Une douzaine de réalisateurs, d'auteurs et de scénaristes ont déjeuné mercredi avec Nicolas Sarkozy, dans l'hôtel particulier de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) dans le 9ème arrondissement à Paris. Une occasion pour le chef de l'Etat candidat de renouveler ses promesses au monde de la culture s'il était réélu. Extension de la TVA réduite à 7% à tous les produits culturels, physiques ou en ligne, comme c'est le cas pour le livre, rétablissement de l'équité fiscale par rapport aux acteurs américains qui échappent à l'impôt en passant par le Luxembourg ou l'Irlande, et taxation des « nouveaux acteurs du numérique et notamment des opérateurs de télévision connectée », afin d'alimenter le CNC : Nicolas Sarkozy n'a oublié aucun des sujets chers au c?ur du monde de la culture. Sera également au programme « une évolution de la chronologie des médias », qui fixe le calendrier de diffusion des films en fonction des supports.

Récemment, producteurs, ayants droit et chaînes de télévision ne sont pas parvenus, même à la marge, à faire évoluer les choses, en réduisant le délai de diffusion en vidéo par abonnement des films d'art et essai. Nicolas Sarkozy leur a aussi laissé entendre qu'il dégèlerait les 5% de crédits alloués au spectacle vivant, une mesure impossible à annoncer en période de disette budgétaire.

Une critique de France Télévisions

Le chef de l'Etat, qui a visiblement réussi à séduire des convives pas toujours acquis à sa cause, a aussi livré ses impressions sur France Télévisions. Sans attaquer directement son président Rémy Pflimlin, il s'est dit déçu du groupe d'audiovisuel public, qui n'a pas su prendre de vrais risques ou de se montrer innovant en matière de création alors même que l'éxécutif l'avait libéré du joug de l'audience, en supprimant la publicité après 20 heures.

Nicolas Sarkozy différencie l'institution Hadopi de la réponse graduée

Enfin, Nicolas Sarkozy n'a pu s'empêcher une sortie sur sa mesure phare : Hadopi. En substance, le candidat UMP a expliqué que ce qui était important dans le dispositif c'était « la réponse graduée », et qu'il faisait clairement la différence entre la réponse graduée et l'institution, se rapprochant en cela de la position de François Hollande. Il faut dire que la toute jeune autorité indépendante Hadopi consomme un budget annuel de 13 millions d'euros.

Une émission sur Canal Plus? 

Si Nicolas Sarkozy, que les sondages donnent sensiblement loin derrière François Hollande au second tour, n'a pas évoqué le sujet qui fâche, la présidentielle, il a exposé une idée d'émission qui aurait lieu lors de l'entre-deux tours, où les deux candidats en lice évoqueraient leurs goûts en matière de culture. Cette proposition a même été faite à Rodolphe Belmer le directeur général de Canal Plus.