BeInSport a dépensé 330 millions d'euros dans les droits

La chaîne qatarie a acquis la diffusion de 1.600 matchs par an. Prochain appel d'offres d'envergure : le championnat anglais à l'automne, actuellement diffusé sur Canal Plus.
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BeInSport n?est pas cette gabegie caricaturée par la presse. Et ce nouveau venu dans la télévision payante n?est pas non plus concurrent de Canal Plus. Tels ont été les deux messages délivrés par Charles Bietry, en charge du volet éditorial des antennes, lors d?un déjeuner organisé par l?Association des journalistes médias (AJM). « BeInSport est une société française. Nous sommes soumis aux mêmes règles que les autres. Nous devons être à l?équilibre dans 4 ou 5 ans. Chaque euro dépensé doit être justifié, expliqué. Nous ne faisons rien au hasard. Il y avait plus de liberté à Canal Plus. L?or ne coule pas à flot. J?aurais bien voulu d?autres droits comme du golf. Mais c?était trop cher», a indiqué celui qui fut aussi directeur des sports de Canal Plus. Actuellement, BeInSport emploie 170 personnes, dont 63 journalistes.

Jusque là, BeInSport a dépensé 330 millions d?euros en tout dans les droits, une somme jugée faible par Charles Biétry au regard de ce que dépense Canal Plus. « Nous avons dépensé 150 millions dans 8 matchs de Ligue 1, et Canal 420 millions dans deux matchs », a indiqué le directeur de l?antenne, oubliant de mentionner que Canal Plus disposait des plus belles affiches.

La Premier League à l?automne
Prochain appel d?offres d?importance : la Premier League anglaise à l?automne. Actuellement, Canal Plus débourse 24 millions d?euros par an, selon nos informations. Elle pourrait rencontrer de nouveau sur sa route BeInSport.

D?autant qu?outre un portefeuille bien garni, Nasser El Khelaifi possède un autre moyen de pression. Les droits de la Premier League anglaise vont également être remis en vente au Moyen Orient. Or, lors du dernier appel d?offres, Nasser El Khelaifi, qui avait proposé 200 millions de dollars, soit deux fois plus que le précédent montant, s?était fait couper l?herbe sous le pied la chaîne émirati, Abu Dhabi Al Riadhia, qui avait mis sur la table 330 millions de dollars, de bonne source. Nasser tiendrait donc beaucoup à récupérer le championnat anglais au Moyen Orient. Sur le papier, les deux appels d?offres ne sont pas liés. Mais potentiellement, Al Jazira est pour la Premier League un plus gros client que Canal Plus. En France, Nasser El Khelaifi a par exemple obtenu la diffusion du championnat espagnol, la Liga. Depuis une dizaine d?années le patron de Qatar Sport Investment (QSI) était pour le Moyen Orient, client de Médiapro, qui commercialise le championnat espagnol.

Possibilité d'un Yalta? 

A moins que pour éviter de nouvelles surenchères, Canal Plus et BeInSport ne décident d'un Yalta, où ils se partageraient les matchs comme ils l?ont fait sur la Bundesliga et la Serie A. Reste qu?à l?image du championnat espagnol, le championnat anglais, où jouent de prestigieuses équipes, comme Manchester City, Manchester United, ou Chelsea, est devenu très attractif ces dernières années. « Si on avait le foot anglais, je serais super content. Mais on a tout ce qu?il faut pour réussir. Nous avons 1.600 matchs de foot par an », a précisé Charles Biétry.

400.000 abonnés en un an serait un « échec »
Pour le moment, silence radio sur les chiffres d?abonnement. Charles Biétry n?a pas confirmé les 400.000 clients évoqués par le Figaro. Quant aux objectifs, il s?est contenté de préciser qu?avoir 400.000 abonnés un an serait « un échec ». Le prédécesseur Orange Sport n?avait pas réussi à atteindre ce seuil.
 

Canal Plus a entamé deux procédures contre BeInSport
Même si Charles Biétry a assuré qu?il n?était pas en concurrence avec Canal Plus, dans la mesure où « le sport était la goutte d?eau pour s?abonner », la chaîne ne semble pas l?entendre aussi clairement. Elle a donc entamé deux actions en justice, l?une contre son ancien présentateur parti chez BeInSport, Christophe Josse, au motif que son ancien contrat (signé en 2004 à l?époque de TPS) comprenait une clause de non concurrence. Le délibéré est vendredi. L?autre pour « débauchage massif » de ses journalistes. « Huit, dont 3 présentateurs et 5 inconnus du grand public sont partis. Si on appelle ça du débauchage massif », a rétorqué Charles Biétry.

 

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