Pour Nonce Paolini, M6 tire la télévision française (et surtout TF1) vers le bas

Par latribune.fr  |   |  333  mots
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Le PDG de TF1 accuse la sixième chaîne d'avoir déclenché une guerre des prix pour capter le marché publicitaire. Au premier trimestre, M6 est resté bénéficiaire, contrairement à TF1 qui a subi de plein fouet la crise économique.

M6 qui rit, TF1 qui pleure... et qui râle. Dans une interview au quotidien Le Figaro, Nonce Paolini, PDG du premier groupe audiovisuel français, a accusé son rival d'avoir engagé une guerre des prix. "Tous les médias souffrent actuellement de la conjoncture économique (...) dans ce contexte, nous devons faire face à une guerre féroce des prix clairement déclenchée par l'un de nos concurrents", a dénoncé Nonce Paolini.

"Se lancer dans une course folle qui effondre autant les prix est destructeur de valeur. Et cela n'est de l'intérêt de personne: ni des télévisions, ni de celui des annonceurs qui ont besoin de médias en bonne santé! Ca n'est pas non plus celui des téléspectaéteurs qui pourraient être confrontés à une dégradatioin de l'offre de programmes si la raison ne l'emporte pas" a-t-il analysé.

M6 toujours rentable, TF1 dans le rouge

Il faut dire que si TF1 continue à peser plus lourd que M6, il ralentit plus fortement que celui-ci. Au premier trimestre, la filiale du groupe Bouygues a ainsi accusé une baisse de 10% de son chiffre d'affaires à 628,6 millions d'euros. De son côté, M6 a vu ses recettes baisser de seulement 1,8% à 348,8 millions d'euros.

Mais c'est sur la rentabilité que M6 creuse l'écart. La petite chaîne qui monte a ainsi enregistré un bénéfice opérationnel de 59,6 millions d'euros au premier trimestre, en baisse de 2,7 millions par rapport à la même période en 2012. TF1, lui, accuse une perte opérationnelle de 15,7 millions d'euros, à comparer avec un bénéfice de 56 millions d'euros un an auparavant.

Interrogé par Les Echos, Nicolas de Tavernost qui dirige M6 s'est contenté de renvoyer son rival à ses propres propos: "C'est Nonce Paolini qui disait l'année dernière qu'il fallait s'adapter à la nouvelle donne commerciale (...) ce n'est donc pas M6 qui a pris l'initiative d'une bagarre sur les prix". Il a qualifié "l'attaque frontale" du patron de TF1 d' "aveu de faiblesse".