Contrats Bygmalion-France TV : De Carolis et Millot risquent la prison avec sursis

Par latribune.fr  |   |  253  mots
Le favoritisme "relève des atteintes à la probité publique" et il "ne faut pas le banaliser" a asséné le procureur.
Les deux sociétés sont soupçonnées d'avoir conclu des contrats sans mise en concurrence, en contradiction avec les règles de la commande publique.

Patrick de Carolis et Bastien Millot se connaissaient bien, à l'automne 2008. Le premier dirigeait alors France Télévisions, et le second venait de fonder Bygmalion après avoir été directeur de la communication de...France Télévisions. Le groupe d'audiovisuel public va alors signer des contrats d'1,5 millions d'euros au total, pour des prestations de services, avec la société de conseil.

Des transactions réalisées sans aucune mise en concurrence, et qui valent aujourd'hui aux deux anciens dirigeants - en plus de l'ancien secrétaire général de France TV, Camille Pascal -  d'être poursuivis pour "favoritisme". Ce jeudi, le procureur a requis six mois de prison avec sursis et 25.000 euros d'amende contre Patrick de Carolis; quatre mois de prison avec sursis et 75.000 euros d'amende contre Bastien Millot; 15.000 euros d'amende contre Camille Pascal.

Le procureur a également demandé 100.000 euros d'amende contre la société Bygmalion, désormais en liquidation, et par ailleurs impliquée dans le scandale des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012.

Les syndicats avaient révélé l'affaire

Le favoritisme "relève des atteintes à la probité publique" et il "ne faut pas le banaliser", a-t-il dit, au nom du Parquet national financier (PNF), créé après le scandale Cahuzac pour muscler la répression de la délinquance financière. L'affaire de ces prestations avait éclaté sous la pression des syndicats du groupe, qui s'étaient étonnés de voir Bastien Millot capter ces juteux contrats pour sa toute jeune société.

(Avec AFP)