Orange pose ses pions en Iran

Depuis la levée des sanctions économiques contre l’Iran en janvier dernier, le géant français des télécoms regarde ses options pour peut-être, prochainement, s’installer dans ce pays au marché très important.
Pierre Manière
En Iran, le mobile affiche un taux de pénétration de 137%.

Chez Orange, la « zone Afrique et Moyen-Orient » est éminemment stratégique. Si elle ne pèse « que » 11% de ses 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires, elle constitue pour la direction la promesse d'une croissance forte à l'avenir. C'est la raison pour laquelle le numéro un français des télécoms n'hésite pas à sortir le chéquier pour y renforcer sa présence dès qu'il le peut. En juillet dernier, Orange a ainsi bouclé le rachat de l'opérateur mobile Airtel en Sierra Leone, portant à 21 le nombre de pays où il est présent en Afrique et au Moyen-Orient.

Dans cette partie du monde, un marché l'intéresse particulièrement : l'Iran. Depuis la levée des sanctions économiques en janvier dernier - lesquelles avaient été mises en place en 2006 pour freiner son programme nucléaire -, l'ouverture de ce pays de 81 millions d'habitants constitue un appétissant gâteau. Selon l'Idate, un think tank spécialisé dans les télécoms, ce marché pèse 4,7 milliards d'euros (1,4% du PIB). Le mobile affiche un taux de pénétration de 137%, ce qui signifie que bon nombre d'Iraniens disposent de deux lignes. En outre, le pays compte 11,2 millions d'abonnés Internet fixe, soit 47% des ménages.

Se mettre en position favorable

De jolis chiffres qui poussent Orange à tenter de faire son nid dans le pays. Mercredi, d'après le Wall Street Journal, le groupe français serait ainsi rentré en négociations pour se faire une place au capital de MCI le leader iranien du mobile avec une part de marché de 57%. En réaction, Orange a botté en touche, sans démentir l'information : « Comme d'autres opérateurs internationaux, le groupe étudie les opportunités qui se présentent sur le marché iranien » depuis la levée des sanctions, précise un porte-parole du groupe. Ainsi, le géant français mobilise des bataillons de juristes et de financiers pour comprendre le marché. Et bien sûr, en dénicher les possibilités... Ce qui n'est en fait pas simple étant donné, par exemple, la craintes de mesures de rétorsions des Etats-Unis qui continuent d'appliquer des sanctions au pays.

En clair et possiblement à défaut de pouvoir s'implanter d'un coup, Orange pose ses pions avec diplomatie. C'est probablement la raison pour laquelle le groupe est en discussion, toujours avec MCI, en vue « d'une coopération dans plusieurs domaines commerciaux et techniques ». D'après le groupe, celles-ci « devraient aboutir dans les prochains mois ». Concrètement, cette « coopération » comporterait plusieurs volets, comme l'organisation de la R&D pour créer des offres plus en phase avec les clients, ou bien comment procéder pour héberger des MVNO (des opérateurs mobiles virtuels) sur le réseau... En outre, Sofrecom, une société de consulting en télécoms, filiale d'Orange, effectue régulièrement des missions en Iran. De quoi tisser des liens privilégiés avec les industriels et s'attirer les bonnes grâces des autorités locales, pour, sait-on jamais, se mettre en position favorable si une « opportunité » survenait.

Pierre Manière

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Commentaire 1
à écrit le 02/09/2016 à 7:51
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ils ont compris qu'il fallait aller voir ailleurs, et ne plus faire aucun investissement en france........... faire des investissements pour du tout gratuit a 2 euros, faut pas etre egoiste, faut laisser ca aux autres

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