Paris se rêve en capitale européenne des startups

Quelle est la capitale européenne des startups ? Paris et Londres se disputent la première place du podium, devant Berlin. L'ouverture prochaine de la Station F et ses 1.000 startups prévues à la Halle Freyssinet pourrait bien donner l'avantage à Paris.
Station F

« J'ai l'impression de voir la Silicon Valley. Je rencontre des entrepreneurs enthousiastes sur l'avenir, une vraie génération de startups. La France, c'est l'avenir ! », prophétisait John Chambers, PDG de Cisco, en 2015.

Deux ans plus tard, cette prédiction semble en passe de se réaliser. Dans le match qui oppose Londres à Paris en matière d'innovation, de fonds levés par les startups et d'infrastructures (incubateurs et accélérateurs publics et privés), la capitale française est en train de rejoindre sa rivale britannique après avoir devancé Berlin.

Certes, le Royaume-Uni reste en tête dans l'Union européenne pour les montants levés en capital-risque avec 36% du total et 24% du nombre d'opérations en 2016, devant la France (20% des montants et 19% des opérations), et l'Allemagne (20% des montants et 16% des opérations). Néanmoins, l'écart se resserre entre Paris et Londres : au troisième trimestre 2016, la France n'affichait plus que 7% de moins que le Royaume-Uni en valeur (857 millions de dollars contre 919 millions), grâce en particulier à la levée de 279 millions de dollars de l'hébergeur OVH.

La France a également pu s'appuyer sur l'attractivité de Paris qui a permis de réunir 304 millions de dollars d'investissement en 65 opérations. Octo Technology (61 millions de dollars), BlaBlaCar (24 millions de dollars) et Zenly (23 millions de dollars) occupent le podium des investissements les plus importants dans la capitale. À l'inverse, les startups britanniques ont souffert du Brexit. Entre les deuxième et troisième trimestres 2016, les capitaux investis outreManche ont augmenté de seulement 76 millions de dollars, contre une hausse de 584 millions de dollars pour la France.

Paris met le paquet

En 2016, les montants levés en capital-risque en France ont atteint 2,2 milliards d'euros pour les opérations. Un chiffre qualifié d'« historique » par EY, qui réalise chaque année son baromètre du capital-risque. Pour Franck Sebag, associé responsable du secteur VC-IPO en France, « cette trajectoire confirme la montée en puissance d'un écosystème et d'une expertise reconnus par les plus grands classements internationaux. Sacrée troisième pays d'innovation devant l'Allemagne et forte de dix entreprises classées dans le top 100 Global Innovators au niveau mondial, la France s'impose chaque année davantage en Europe et sur la scène internationale ».

Parmi les startups phares, on trouve Sigfox (objets connectés), qui a levé 150 millions d'euros, Devialet - avec 100 millions d'euros - et Deezer (service de streaming musical), qui a procédé à une levée de fonds du même montant. Sans surprise, l'Île-de-France concentre l'essentiel des investissements en valeur (68%), suivie de très loin par les régions Occitanie (9%) et Auvergne-Rhône-Alpes (8%).

Il faut dire que Paris a mis le paquet pour devenir la capitale européenne des startups : depuis 2001, la Mairie a créé 100.000 mètres carrés d'incubateurs et annonce 100.000 mètres carrés d'espaces supplémentaires d'ici à 2020. L'agence de développement économique et d'innovation Paris & Co a créé neuf incubateurs accueillant 250 jeunes pousses. Dont le Cargo, plus gros incubateur d'Europe, qui peut héberger 100 startups dans les 15.000 mètres carrés de l'ancien entrepôt Macdonald, dans le XIXe arrondissement. En attendant l'ouverture de l'énorme vaisseau de la Station F et ses 1.000 startups qui sera alors le plus gros incubateur mondial.

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Décollage imminent pour Station F

La Station F de Xavier Niel, le patron de Free, qui y a investi pas moins de 250 millions d'euros, n'ouvrira pas début avril comme prévu. Un dégât des eaux va retarder de « quelques semaines », selon les promoteurs, l'inauguration du plus grand incubateur de startup au monde, dirigé par Roxanne Varza.

Pour qui a connu la Halle Freyssinet - une ancienne gare de fret de la SNCF située dans le XIIIe arrondissement de Paris construite en 1927 par Eugène Freyssinet aura du mal à reconnaître ce bâtiment devenu une cathédrale high-tech repensée par l'architecte Jean-Marc Wilmotte.

La Station F (comme Freyssinet, fun ou freedom), c'est 34.000 mètres carrés, 3.000 stations de travail dans la zone startup, 10 programmes d'accompagnement internationaux, 1 makerspace (impression 3D, lasers, générateurs de vortex), 1 restaurant, 4 cuisines, 1 café, 1 bar ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 et 8 espaces événementiels. Pour 195 euros par mois et par poste de travail, les startups « early stage » (au début de leur développement juste après la phase d'amorçage) bénéficieront des avantages du Station F Founders Program. Quatre autres programmes attendent les entrepreneurs : Paris Landing Zone de l'accélérateur Numa, le Startup Garage de Facebook, l'Accelerator de Vente-privee.com et l'incubateur d'HEC Paris. Des investisseurs comme Kima Ventures, Daphni et Ventech seront aussi présents sur place, ainsi que l'atelier collaboratif de fabrication TechShop de Leroy Merlin et ses 150 machines pour fabriquer des prototypes.

Un millier de startups sont attendues dans ce « flagship pour l'économie numérique parisienne », selon Jean-Louis Missika, adjoint au maire chargé du développement.

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Commentaire 1
à écrit le 31/03/2017 à 9:03
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Si seulement Paris se rêvait aussi en capitale européenne de la propreté...

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