Télécoms : Xavier Niel lorgne l’Italie

Le patron d’Iliad, maison-mère de Free en France, est en discussion pour récupérer des actifs des opérateurs mobiles Wind et 3 Italia qui cherchent à se marier de l’autre côté des Alpes.
Pierre Manière
Xavier Niel connaît bien le marché italien: depuis l’année dernière, l’entrepreneur dispose d’une participation potentielle de 15% dans Telecom Italia.

Xavier Niel a vraisemblablement des envies d'ailleurs. Un temps intéressé par le marché britannique, le chef de file d'Iliad (Free) a maintenant des vues sur l'Italie. D'après Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, il serait actuellement en discussion pour récupérer des actifs de Wind et Italia 3.

Profiter de la frilosité bruxelloise

Il faut dire que ces deux opérateurs mobiles cherchent à se marier. Mais pour y arriver, ils doivent décrocher un feu vert de l'Autorité de la concurrence de l'Union européenne. Or depuis quelques temps, Bruxelles se montre particulièrement frileuse concernant les fusions nationales dans les télécoms.

Sous la houlette de Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, elle a notamment fait capoter le mariage entre 02 et Three en Grande-Bretagne. En se séparant de certains actifs - ce qui ouvrirait la voie à la naissance d'un nouvel opérateur dans le pays -, Wind et 3 Italia pourraient ainsi plus facilement avoir la bénédiction de Bruxelles.

Aux yeux de Xavier Niel, il y a donc une opportunité à saisir. Mais le patron de l'opérateur low cost Free n'est pas le seul à discuter avec ses homologues transalpins. D'après Bloomberg, d'autres opérateurs comme Sky, Swisscom et Tiscali sont également intéressés. Côté actifs, Wind et 3 Italia pourraient se séparer d'une partie de leurs fréquences (absolument indispensable pour proposer de la 3G ou de la 4G) et d'environ 5.000 antennes.

Niel n'est pas un inconnu en Italie

A n'en point douter, l'intérêt de Xavier Niel sera pris très au sérieux par les opérateurs locaux. Il faut dire que qu'en cassant les prix sur marché français, Free a totalement chamboulé la concurrence ces dernières années. Or si Bruxelles s'est opposé à la consolidation au Royaume-Uni, mais aussi au Danemark en septembre dernier, c'est justement parce qu'elle craignait qu'une moindre concurrence n'accouche d'une hausse des factures.

En outre, Xavier Niel n'est pas un inconnu de l'autre côté des Alpes. Loin de là. Depuis l'année dernière, l'entrepreneur dispose d'une participation potentielle de 15% dans Telecom Italia, le Orange transalpin, lequel est depuis peu sous la coupe du Vivendi de Vincent Bolloré. Après l'échec de la fusion entre Orange et Bouygues Telecom en France, et celle entre 02 et Three en Grande-Bretagne, l'Italie est devenu un nouveau terrain de chasse.

Pierre Manière

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