Stéphane Richard, le directeur général de France Télécom Orange indique dans une intreview au Figaro qu'il compte répercuter la hausse de la TVA à 19,6% sur les forfaits triple play et mobiles prévue par le ministère de l'Économie. Iliad Free a lui aussi indiqué qu'il comptait faire de même en indiquant à ses clients que le passage de 29,90 à 32,90 euros de ces forfaits était dû à cette "taxe" voulue par Nicolas Sarkozy et son gouvernement.

 "Ce n'est pas une niche fiscale, c'est un coup de massue fiscal, souligne Stéphane Richard. Cette mesure va nous coûter 230 millions d'euros. Même si nous allons sans doute regagner des parts de marché grâce à nos nouveaux forfaits Open, nous ne pouvons faire un cadeau de cette importance."

Mais selon la Société civile des auteurs multimédia (Scam), les fournisseurs d'accès à Internet ont peu d'alternatives face à cetet décision prise "dans une fausse urgence et sans concertation". Leur choix est soit de "réduire leurs investissements dans le déploiement des réseaux à très haut débit", soit "répercuter cette hausse sur les factures au risque de réduire le pouvoir d'achat" ou "restreindre leurs frais d'investissement dans les contenus". "Dans tous les cas, cette mesure est en totale contradiction avec la volonté de favoriser le développement de l'économie numérique et notamment celui des offres légales de téléchargement", souligne la Scam dans un communiqué publié ce jeudi.

"Tous les FAI devraient repasser ce coût au consommateur via une hausse de l'abonnement, dont le prix de référence n'a pas évolué depuis des années et ressort comme l'un des plus bas d'Europe", résume Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James interrogé par Reuters. "Il est même envisageable qu'ils utilisent l'excuse de la décision gouvernementale pour arrondir le montant de la hausse", ajoute-t-il.

Tous les opérateurs ne sont toutefois pas logés à la même enseigne face à une augmentation de la taxe. Il se peut que seuls certains d'entre eux la répercutent, tandis que d'autres opteront pour un maintien des prix ou une augmentation partielle, juge pour sa part Hannes Wittig, analyste chez JPMorgan.

indécision pour SFR, pion à jouer pour Bouygues Telecom

Des analystes estiment que Bouygues, dont l'entrée dans le fixe avec la première offre "quadruple play" du secteur (téléphone fixe, téléphone portable, internet , télévision) est récente (mai 2008), dispose d'une base de clients encore limitée dans la téléphonie fixe et aurait donc peu à perdre en maintenant ses prix pour être plus attractif que la concurrence." Nous verrons dans quelle mesure on répercutera ces effets sur nos clients. On est quand même dans un milieu très compétitif, donc on ne peut pas faire n'importe quoi", déclarait Martin Bouygues, le PDG de Bouygues, au début septembre, lors de la présentation des comptes semestriels du groupe aux analystes.

Les analystes peinent en revanche à anticiper la réaction de SFR, l'autre challenger de France Télécom sur ce segment.

Comme beaucoup de groupes télécoms, SFR attend sans doute l'annonce du gouvernement dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2011 qui doit être présenté fin septembre en conseil des ministres.