Le consortium d'Apple souffle les brevets de Nortel à Google

Par Jason Wiels  |   |  311  mots
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Alors que Google croyait remporter la mise il y a deux mois, c'est finalement Apple, allié à Sony, Microsoft, RIM et Ericsson, qui rafle les 6.000 brevets mis en vente par l'ex-géant des télécommunications canadien pour 4,5 milliards de dollars

"L'importance et la valeur en dollars de cette transaction sont sans précédent, comme l'était l'intérêt pour ces actifs par certaines des plus grandes compagnies du monde", s'est réjoui le chef des opérations stratégiques de Nortel, George Ridel. Les analystes avaient prévu que Nortel pouvait tirer 1,5 milliard de dollars des quelque 6.000 brevets accumulés pendant les années fastes de l'entreprise. C'est finalement pour un montant trois fois plus élevé qu'un consortium mené par Apple, avec Ericsson, Sony, Research In Motion (RIM), EMC et Microsoft, a remporté la vente.

Google coiffé au poteau

Le grand perdant de l'affaire est Google, qui espérait renforcer et enrichir son système d'exploitation pour mobile Android des avancées offertes par ces brevets, qui permettent, entre autres, l'utilisation de réseaux sans fil innovants, pour gérer plusieurs flux - TV, vidéos, musique - à la fois. Sa proposition à 900 millions de dollars a donc fait pâle figure face au pactole que les six autres géants sont prêts à débourser. "Nous pensons que le consortium est dans la meilleure position pour utiliser les brevets d'une façon qui soit favorable à l'industrie à long terme", a vanté Kasim Alfalahi, chef de la section de la propriété intellectuelle chez Ericsson. L'équipementier télécom suédois participera à hauteur de 340 millions de dollars dans ce rachat, contre 770 millions pour le fabricant du BlackBerry, RIM. Les quatre autres acteurs n'ont pas encore dévoilé le montant de leur participation.

La transaction pourra être finalisée après l'aval des justices canadienne et américaine, lors d'une audience conjointe le 11 juillet. Quant aux ex-employés de Nortel et à ses actionnaires, ils ne devraient pas toucher un centime du bénéfice de cette vente. En 2009, l'entreprise, en faillite, avait déclaré une perte annuelle de 5,8 milliards de dollars.