Le téléphone fixe n'est pas mort, loin de là. Grâce aux Box ADSL, il s'offre une seconde jeunesse. Pour la première fois, au troisième trimestre 2011, le nombre d'abonnements de téléphonie par Internet ("voix sur large bande" dans le jargon) a atteint 20,1 millions et ainsi dépassé celui des abonnements téléphoniques classiques (RTC), en repli continu et de 10% sur un an (19,7 millions). Téléphoner depuis une Box devient la norme. En termes de trafic, le volume des communications effectuées en voix sur IP a bondi de 20,6% pour atteindre 16,8 milliards de minutes, presque le double de celui provenant d'un téléphone raccordé au traditionnel réseau de cuivre de France Télécom (8,7 milliards de minutes, en repli de 18%).
L'effet Freebox Révolution
Cet essor provient des communications vers les mobiles qui ont presque quadruplé en un an, passant de 744 millions à 2,8 milliards de minutes au troisième trimestre 2011, alors que les appels vers les autres numéros fixes nationaux n'ont progressé que de 2%, ceux vers l'international de 31%. C'est l'effet Freebox Révolution : en décembre 2011, Free a décidé d'inclure dans son abonnement ADSL les appels illimités vers les mobiles, jusque-là très chers depuis une Box, et permise par la baisse des tarifs de gros d'interconnexion (terminaison d'appel) décrétée par l'Arcep. Les autres fournisseurs d'accès ont suivi, ce qui a libéré les usages. La part des appels vers les mobiles est ainsi passée de 5,3% fin 2010 à 17% des communications depuis une Box à fin septembre 2011. Désormais, les deux tiers des communications d'un téléphone fixe vers un mobile sont émis depuis une Box, alors que cette part stagnait à 29 % fin 2010.
Le marché du haut débit est malgré tout en ralentissement : depuis le troisième trimestre 2010, l'accroissement du nombre des souscriptions à la voix sur IP est moins vif et inférieur à 2 millions et ne compense plus le recul continu des abonnements classiques. En particulier, la tendance à résilier leur deuxième abonnement s'accélère : 600.000 foyers ont fait le grand saut au troisième trimestre, ce qui porte à 8,7 millions de lignes le parc en dégroupage total, contre 1 million en partiel.
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