"Il y a aujourd'hui un véritable marché du wifi gratuit"

Jenaro García, Président Directeur général de Gowex, la société espagnole qui inaugure mardi le WiFi gratuit dans le métro de Paris, explique à la Tribune sa stratégie et ses ambitions.
Le PDG de Gowex, Jenaro Garcia, espère vendre ses services à la mairie de Paris maintenant. DR.

Près de 70% de votre chiffre d'affaires provient de votre activité de distribution de wifi gratuit dans les villes. Qu'est-ce qu'une « ville wifi » et comment en tirez-vous profit ?
La « ville intelligente sans fil » est une ville dans laquelle existe une connectivité sans fil en tous lieux : parcs, commerces, transports...Tout un chacun peut y accéder gratuitement. Il y a aujourd'hui un véritable marché du wifi gratuit. Nous proposons un wifi de vitesse limitée et avec publicité, mais en échange nous le faisons gratuitement. Les citoyens doivent pouvoir choisir entre cette offre et d'autres, payantes mais à valeur ajoutée. Gowex tire une partie de ses revenus de l'installation des infrastructures commandées par les mairies, l'autre partie, de l'exploitation de nos réseaux : ainsi, nous servons de plateforme d'itinérance pour une centaine d'opérateurs à travers le monde. Nous offrons des services d'écoulement du trafic (« offloading ») afin de décharger les réseaux 3G. La publicité géolocalisée est également une source de nos revenus.


En 2011, votre chiffre d'affaires a atteint 66,7 millions d'euros, 34% de plus qu'en 2010. Comment expliquer cette progression ?
Nous récoltons les fruits des économies d'échelles réalisées antérieurement. En phase de déploiement du réseau, les marges sont de 30% alors qu'en phase d'exploitation elles sont de 70%. Or, les trente villes wifi de notre portefeuille en 2010 sont toutes entrées en phase d'exploitation en 2011. En 2012, nous en sommes déjà à une cinquantaine de villes dans le monde.


Comment envisagez-vous la concurrence des opérateurs traditionnels ?
Les opérateurs traditionnels sont de plus en plus intéressés par ce marché sur lequel nous sommes pour l'instant les seuls à opérer. O2 (Telefonica) est en train de monter un projet similaire en Grande-Bretagne, Orange et SFR créent leurs communautés WiFi... Mais ces opérateurs ne proposent leurs services qu'à leurs clients, alors que nous offrons le WiFi gratuit à tous. L'acteur dont le modèle est le plus semblable au nôtre est Google, qui commence à travailler sur ce segment aux Etats-Unis. Nous sommes une petite entreprise en comparaison, mais nous pouvons tirer notre épingle du jeu parce que nous sommes spécialisés dans cette activité, et grâce aux économies d'échelle. Nous voulons occuper le plus d'espace possible le plus rapidement possible afin que des compétiteurs comme Google aient plus intérêt à monter des alliances avec nous qu'à chercher à nous écarter.


Quelles perspectives entrevoyez-vous pour les prochaines années et sur quels marchés ?
Les chiffres sont confidentiels mais notre objectif est de demeurer le numéro un du marché : nous allons nous développer dans les pays émergents, aux Etats-Unis, mais aussi en Europe, où nous entrerons dans deux nouveaux pays cette année, outre la France et l'Espagne. Nous voulons être présents dans les principales villes de tous les pays où nous opérons comme Buenos Aires en Argentine, Madrid en Espagne, Nankin en Chine ou encore, dès mardi à Paris en France. Actuellement, nous avons 750.000 utilisateurs de nos réseaux. Notre objectif est un niveau de pénétration de 50% de la population dans les villes où nous sommes présents et qui représentent 75 millions d'habitants. Dans des villes comme Gérone ou Burgos, ce taux approche déjà les 35%.


Vous allez offrir le WiFi gratuit aux usagers du métro parisien, en louant le réseau WiFi de Naxos, filiale de la RATP. Quelle est votre stratégie en France ?
Nous avons commencé par Bordeaux parce que c'est une ville en avance sur le numérique et dont la mairie souhaitait être pionnière en France en matière d'accès au wifi. Pour nous, Paris était le principal objectif. Le fait de louer les infrastructures nous permettra d'atteindre plus vite la phase d'exploitation, mais il est possible que nous procédions à des installations dans le futur. Notre objectif est de nous développer au-delà du métro vers des services à la mairie notamment. A Paris, la vox populi réclame le wifi gratuit dans toute la ville. En témoignent les milliers de tweets à ce sujet.
 

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Commentaires 2
à écrit le 30/06/2012 à 0:18
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moi j'ai une quesiton, est ce que le wifi gratuit permet de télécharger aussi? si oui, par rapport à l'hadopi, au cas où ce relais wifi serait flasher(car toute les villes ont été obliger de verrouiller leur wifi et de restreindre son accés aux téléc...

à écrit le 26/06/2012 à 12:20
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L'alliance entre la RATP et la société Gowex est prometteuse ! vivement la suite.

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