La méthode Carlos Slim pour redresser la barre de l'opérateur néerlandais KPN

Le groupe de télécommunications affiche ce mardi un résultat net en baisse de 24 % au deuxième trimestre. Résultat : l'opérateur annonce un dividende presque divisé par trois et confirme la cession de sa filiale belge. Un changement de stratégie qui semble être l'expression de la volonté du nouveau premier actionnaire, le milliardaire Carlos Slim.
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Depuis plusieurs trimestres, les résultats de KPN ne cessent de dégringoler. L'opérateur néerlandais de télécommunications, dont le richissime Carlos Slim est devenu le premier actionnaire fin juin, a affiché ce mardi une chute de son résultat net de 24 % au deuxième trimestre par rapport à la même période l'année précédente, à 315 millions d'euros. Au premier semestre, le bénéfice net s'établit à 603 millions d'euros, en baisse de 40%, malgré quelque 118 millions d'euros inscrits en positif, imputables à une nouvelle législation fiscale.

Première réduction du dividende depuis 2003

Alors que le groupe avait prévu un dividende 2012 de 0,90 euro, soit 5 centimes de plus que la somme proposée en 2011, le directeur exécutif, Eelco Blok a annoncé dans un communiqué "une réduction dans les perspectives pour le dividende par action pour l'ensemble de l'année 2012 à 0,35 euro et une perspective de dividende 2013 d'au moins 0,35 euro". Les dividendes n'avaient cessé d'être augmentés depuis 2003. Cette décision constitue une "action préventive" que l'opérateur justifie par des perspectives économiques qui "continuent d'être difficiles aux Pays-Bas", où KPN réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires.

Changement d'usages des utilisateurs de smartphones

Outre le contexte économique morose, le groupe pointe du doigt le comportement de ses abonnés qui tendent de plus en plus à se connecter via le wifi à des services de communication comme Skype, qu'à utiliser leur forfait. Ce changement d'usage impacte directement les résultats de l'opérateur, puisqu'il "a eu pour conséquence une marge d'EBITDA de 21,9%", contre 26,3% au deuxième trimestre 2011, précise le communiqué. Et ce, malgré une hausse avérée du nombre de clients mobiles au deuxième trimestre.

Perspective de long terme

"KPN s'est résolu à l'inévitable. Il semble que son nouvel actionnaire s'apprête à replacer la gestion du groupe dans une perspective de long terme", commente l'analyste de Bernstein, Robin Bienenstcok, à Reuters. L'opérateur a en effet par ailleurs terminé l'examen de ses activités mobiles belges et allemandes et lancé la cession de Base, sa filiale belge. Base, troisième opérateur du plat pays après Belgacom et Mobistar, a pourtant augmenté ses ventes de 6,7% au deuxième trimestre. Mais KPN compte sur les bénéfices de cette vente pour améliorer son profil de crédit et sa "flexibilité financière", comme l'avait précisé le groupe lors de l'annonce, le 21 juin, de ce processus de cession.

Prévision du bénéficie courant 2012 en baisse de 7 à 11%

Le groupe a par ailleurs confirmé sa prévision d'une baisse de 7% à 11% de son bénéfice courant 2012. Et annoncé avoir fait de "bons progrès" dans le cadre de son programme de réduction des coûts, annoncé en avril 2011, qui prévoit le licenciement de 4.000 à 5.000 équivalents temps plein aux Pays-Bas, notamment. Côté à la Bourse d'Amsterdam, KPN emploie environ 31.000 salariés et est né de la scission de l'entreprise des postes et télécoms aux Pays-Bas.

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