Le patron de Deutsche Telekom se sent trop jeune pour rester à son poste...

Le directeur général, René Obermann, en très bons termes avec Stéphane Richard chez France Télécom, a demandé à partir plus tôt que prévu pour redevenir plus opérationnel. Le directeur financier devient son adjoint avant de le remplacer dans un an.
René Obermann, le directeur général de Deutsche Telekom, a décidé de partir dans un an. Copyright Reuters

L'information fait la une de tous les sites d'actualité allemands. René Obermann, le directeur général de Deutsche Telekom depuis novembre 2006, va quitter ses fonctions dans un an. Selon le communiqué de l'opérateur historique allemand, le dirigeant, qui n'a pas 50 ans, aurait demandé à être relevé de ses obligations avant la fin de son mandat, qui n'expirait qu'à fin octobre 2016. Le conseil de surveillance réuni ce jeudi a choisi son remplaçant : ce sera le directeur financier Tim Höttges, à compter du 1er janvier 2014. Le futur patron, qui connaît très bien la maison et l'opérationnel pour avoir dirigé la division du fixe avant de devenir directeur financier, est nommé directeur général adjoint dès le 1er janvier prochain.

Redevenir plus opérationnel à 49 ans
« C'est le bon moment pour commencer à passer le relais et assurer une transition ordonnée. Je travaillerai en étroite collaboration avec Tim Höttges » fait valoir René Obermann, qui a passé 16 ans chez le premier opérateur télécoms européen, où il a connu une carrière fulgurante, devenant le plus jeune patron allemand d'un aussi grand groupe, après avoir créé sa propre société dans les télécoms, rachetée ensuite par Hutchison Whampoa. A 49 ans, René Obermann, qui entretient des relations amicales avec son homologue français, Stéphane Richard, souhaite redevenir plus opérationnel : « je veux avoir plus de temps pour les clients, pour le développement de produits et pour la technologie » déclare-t-il dans le communiqué. Trop de responsabilités, trop de lourdeurs bureaucratiques ? « Au cours des dernières années, nous avons trouvé des solutions à nos problèmes clés » estime-t-il en dressant son bilan. Deutsche Telekom a par exemple créé une co-entreprise dans les achats avec France Télécom, Buyin. A Bercy, Arnaud Montebourg a plaidé un temps pour un rapprochement plus poussé, une sorte d'EADS des télécoms, un projet plutôt mal perçu outre-Rhin.

Pas remis de l'échec de la fusion T-Mobile AT&T
Aux yeux de certains experts du secteur, René Obermann ne se serait jamais remis de l'échec du rachat de la filiale américaine, T-Mobile USA, par AT&T, une opération à 39 milliards de dollars dont 25 milliards en cash bloquée par les autorités américaines de la concurrence en novembre 2011. Le directeur général s'était engagé à trouver une solution : ce fut le plan B de la fusion de T-Mobile USA avec l'opérateur régional Metro PCS, qui doit se boucler au premier semestre 2013. Il y a deux semaines, lors de la journée consacrée aux investisseurs, René Obermann a indiqué qu'il sacrifiait le dividende, qui baissera de 30%, une tendance générale en Europe, pour accélérer les investissements (30 milliards d'euros sur trois ans), une annonce fraîchement accueillie sur les marchés. Si ce départ prématuré a sonné comme une vraie surprise dans les milieux d'affaires allemands et le secteur européen des télécoms, René Obermann n'avait pas caché à plusieurs reprises un certain sentiment de frustration, affirmant regretter la rapidité des prises de décision des start-ups, déplorant le formalisme et l'arrogance des grands groupes.
 

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Commentaires 2
à écrit le 20/12/2012 à 19:44
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il est jeune? et oui. Il avait par example mis en place un questionnaire des employés pour savoir où étaient les déficits (organisation, etc.) de TELEKOM. Les résultats étaient tellement misérables et les retours très directs.. qu'il a anvoyé les emp...

à écrit le 20/12/2012 à 18:43
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>> déplorant le formalisme et l'arrogance des grands groupes. C'est du vécu!

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