Trois milliards d'euros qui s'envolent ? Telle risque d'être la conséquence indirecte du big bang en cours dans le secteur des télécoms français, explique le site BFM. L'achat de SFR par Bouygues ou Numéricable compromettrait en effet un scénario sur lequel le gouvernement planchait l'an dernier.
De la TNT aux télécoms
Il envisageait, comme l'indiquait La Tribune en juin dernier, de vendre aux opérateurs mobiles de nouvelles fréquences hertziennes utilisées aujourd'hui par la TNT. A l'époque, l'Elysée avait pris la décision de principe de transférer la bande de fréquence des 700 MHz de l'audiovisuel aux télécoms.
Cette bande, qui représente 30% des fréquences audiovisuelles, permettrait aux opérateurs d'augmenter les débits et la capacité des réseaux mobiles, explique le site spécialisé 01net. Les fréquences basses ont pour particularité une grande qualité de propagation, adaptée à la couverture des zones rurales, ainsi qu'à l'intérieur des bâtiments.
3 milliards d'euros pour la Défense
En mettant aux enchères cette bande de fréquence, vers fin 2015 ou 2016, l'Elysée espérait récolter quelque 3 milliards d'euros susceptibles d'être affectés au budget de la Défense.
Face à la fronde de plusieurs chaînes de la TNT, qui estimaient que "tout le modèle de la télévision française" était "menacé" par le projet, le gouvernement avait temporisé. Jean-Marc Ayrault devait trancher la question en décembre 2013, mais reportait, selon Le Figaro, la décision "de semaine en semaine".
Free comme appât
Il n'aura peut-être plus à le faire. Car Free, en se portant acquéreur du réseau et d'une partie des fréquences de Bouygues, n'aura plus besoin d'acheter ces fréquences hertziennes, qui garantissent une meilleur couverture à l'intérieur des bâtiments.
Or, l'Etat espérait que Free joue le rôle d'appât, forçant les autres opérateurs à enchérir pour ne pas être hors course. Citée par BFM, une source indique : "vous mettez ces fréquences en vente aujourd'hui, personne ne les achètera".
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