Qui peut encore se permettre d'acheter à Paris ? Certainement pas les primo-accédants... Malgré une amorce de baisse des prix des biens et des taux de crédit, Paris reste toujours une inaccessible étoile pour les jeunes investisseurs. Alors que s'est ouvert le salon national de l'immobilier à Paris jeudi 29 mars, le marché parisien, lui, est toujours aussi fermé. Certes, les prix baissent mais ils se maintiennent à des niveaux prohibitifs. Ainsi, selon les dernières estimations de Meilleursagents.com au 1er mars, le prix moyen du m2 à Paris pour un appartement s'élève encore à 8 370 euros, contre 3 384 euros à Lyon, 2 887 euros à Bordeaux, 2 787 euros à Marseille ou encore 2 708 euros à Toulouse.
Un marché pour secondo-accédants
"En ce qui concerne Paris intra-muros pur, ceux qui peuvent acheter sont des secondo-accédants qui ont par exemple vendu un bien et qui utilisent le produit de cette vente comme capacité d'apport, assortie par ailleurs d'un revenu confortable, supérieur à 7 000 euros par mois. Ou bien ce sont des gens qui ont un patrimoine important et qui paient cash", témoigne Jérôme Robin, président du courtier Vousfinancer.com.
Et pourtant, les prix des biens ont bien amorcé leur baisse : selon la Chambre des notaires de Paris-Ile de France, "les dernières projections des prix calculées par les notaires de la région sur les avant-contrats confirment la tendance baissière, avec un prix de vente projeté compris entre 8 100 et 8 200 euros pour la période de mars à mai 2012". Mais l'institution remarque aussi que, les prix ayant augmenté tout au long de l'année 2011, ils sont encore bien plus élevés en janvier 2012 qu'ils ne l'étaient en janvier 2011 (+7.8% en Ile de France et +12% dans Paris).
La petite couronne en baisse
La Chambre relève néanmoins que les départements situés en petite couronne enregistrent des baisses plus marquées entre octobre et janvier, de -2.4% dans le Val de Marne à 3% dans les Hauts de Seine. En proche banlieue, le prix moyen du m2 peut être jusqu'à deux fois moins élevé qu'à l'intérieur du périphérique. A titre d'exemple, il s'élève à 2 975 euros à Aubervilliers, 3 422 à Créteil ou encore 4 852 euros à Clichy selon Meilleursagents.com.
"Tous les primo-accédants sont cantonnés à la première ou deuxième couronne, et moins ils ont d'apport personnel, plus ils sont loin. A moins qu'ils soient tombés sur une bonne affaire : par exemple, ils peuvent avoir été locataires un certain temps dans le même appartement et se voir proposer une offre attractive par le propriétaire", affirme Jérôme Robin.
Un studio à Paris, un T3 en province
Avant d'ajouter que : "Un primo-accédant peut bien acheter un studio à Paris, mais il faut compter au minimum 200 000 euros. Si la personne emprunte sur 20 ans, ses revenus doivent être supérieurs à 4 000 euros pour assurer le paiement des mensualités. Par contre, un couple qui démarre dans la vie peut s'offrir un T3 en province sans problème". En effet, le baromètre ACE du mois d'avril révèle que les montants moyens empruntés se montent à 299 000 euros à Paris contre 146 000 euros en province. Après, tout est question de concessions sur la surface acceptable par tout un chacun...
Attention aux taux avantageux
Pas même la baisse des taux de crédit ne peut encore permettre aux primo-accédants de signer un compromis de vente à Paris. Dans son dernier relevé de février, l'Observatoire Crédit Logement/CSA note que les taux ont baissé pour s'établir à 3.93%, soit 3.86% pour l'accession dans le neuf et 3.95% pour l'accession dans l'ancien. Mais comme le souligne Joël Boumendil, PDG du groupe ACE dans un communiqué : "Attention, ces taux avantageux n'enlèvent rien au fait que les banques, par sécurité, ne s'engagent qu'auprès de profils solides ayant un apport et qui empruntent sur des durées plus courtes"...
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