L'assurance vie et les Sicav font les frais des la crise boursière

Par Franck Pauly  |   |  541  mots
Les particuliers échaudés par des marchés boursiers effroyables ont amplement continué de retirer leur argent des placements collectifs, ou cesser d'en déposer sur leur assurance vie au troisième trimestre.

 Crise boursière oblige, l'argent continue de sortir en masse et des Sicav traditionnelles pour aller se loger dans les produits sans risque du type fonds garantie ou à formule et bien entendu Sicav monétaires. Dans le même temps le flux d'argent, il y a encore quelques mois très nourris vers les contrats d'assurance vie, s'est lui aussi largement tari au troisième trimestre.

Pour preuve, les cotisations collectées depuis le début de l'année en assurance vie (94,7 milliards d'euros à la fin septembre) enregistrent une nouvelle baisse de 10 % par rapport à la même période de l'année précédente, selon les statistiques de la Fédération française des sociétés d'assurance.

La très forte diminution (- 44 %) des versements sur les supports en unités de compte, donc en Sicav permettant de miser sur les actions et les obligations cotées en Bourse, à 15,6 milliards d'euros se poursuit également. Tandis que les versements sur les supports euros, les fonds sécuritaires ou le capital est protégé, progressent de 2 % depuis le début de l'année, pour atteindre 79,1 milliards d'euros.
L'assurance vie reste tout de même le placement préféré des français : l'encours des contrats d'assurance vie et de capitalisation augmente encore de 2 % sur un an pour atteindre, à la fin septembre, 1.159 milliards d'euros.

Cotés Sicav, le tableau n'est guère plus réjouissant. Mêmes causes, mêmes effets : par rapport au trimestre précédent, le marché des fonds commercialisés en France accuse un recul de 4,8% des actifs sous gestion à la fin septembre, selon les statistiques de Europerformance SixTelekurs. Le repli des encours s'élève à 40,8 milliards d'euros sur le troisième trimestre. Il retrouve ainsi, à 808/milliards d'euros, son niveau de novembre 2005 !

Environ 40% de la chute des encours est imputable aux rachats des clients : c'est-à-dire aux investisseurs qui ont vendu leurs Sicav durant le trimestre écoulé. A l'inverse certains types de fonds comme les OPCVM garantis ou à formule (des OPCVM garantissant tout ou partie du capital investi et délivrant une performance liée à l'évolution par exemple d'un indice de référence) ou bien les fonds de gestion passive (c'est-à-dire reproduisant des indices) tirent leur épingle du jeu. Les fonds à formule voient ainsi leur encours grimper grâce à une forte collecte : fin septembre ces fonds pesaient 71,8 milliards d'euros, contre 71,1 milliards à la fin juin. Sur le trimestre, la collecte nette a représenté 502 millions d'euros. Les » trackers « et les autres fonds indiciel affichent eux une collecte des 4,1 milliards d'euros.
Autre types de fonds à relativement profiter de la crise : les Sicav monétaires « régulières » dont l'encours reste stable sur le trimestre grâce à une effet marché, par opposition aux Sicav de trésorerie « dynamiques », plombées par la crise des subprime et dont l'encours recule de 3 milliards d'euros.

Enfin, l'encours des Sicav actions, particulièrement malmenées par les piètres performance de la Bourse plonge de 21,3 milliards d'euros. Mais celui des Sicav obligataires résiste avec un recul de « seulement » 658 millions d'euros. Il est vrai que simplement durant les mois de juillet et août, les Sicav obligataires ont enregistré des performances positives, grâce à un effet marché, représentant 962 millions d'euros.