Quatre alternatives au fonds euros... à faible risque

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1 - Gestion « coussin », idéale en cas de reprise boursière

Encore peu répandue, la gestion « coussin » consiste à investir 20 à 30 % d'un fonds en euros dans des supports en actions tout en garantissant à l'assuré au moins la valeur du capital placé. Pour y parvenir, cette poche de diversification est gérée selon les méthodes d'assurance de portefeuille, qui conduisent à maintenir cette exposition tant que les marchés augmentent, mais à la diminuer lorsqu'ils baissent au-delà d'un certain niveau. La performance ne peut donc qu'être positive.

Mis au point par AG2R La Mondiale et repris désormais par d'autres sociétés - Antin Épargne Pension, Nortia, Spirica (ex-Axéria) -, ce concept vient de connaître deux années très satisfaisantes, avec une progression de 6 % en 2009 et de 5 % en 2010 ; soit moitié plus qu'un fonds en euros traditionnel. Ces gains sont définitivement acquis, comme dans tous les fonds en euros.

En revanche, l'année 2011 ne sera pas aussi flamboyante : « Les rendements seront inférieurs à ceux d'un fonds en euros classique, car les performances de la poche de diversification sont négatives », prévient Pascal Vétu, à la tête de Nortia. Les assurés devront certainement se contenter d'une progression de 1 à 2 %, « mais tout risque de perte reste écarté », insiste Pascal Vétu.

Pour parier sur une reprise boursière dans les prochaines années sans prendre le moindre risque en cas de reprise, c'est la formule idéale... à condition d'accepter ces années blanches où l'épargne fait quasiment du surplace.

 

2 - Diversifiés, promesses à long terme

À l'inverse des fonds en euros traditionnels ou coussin qui garantissent en permanence la valeur des capitaux investis, les nouveaux fonds en euros « diversifiés » n'accordent qu'une garantie au terme du contrat. Ils s'engagent uniquement à rembourser, après dix ou vingt ans, les sommes apportées à l'origine.

C'est une garantie très réduite, mais qui permet aux assureurs de mener une gestion financière plus offensive, car plus diversifiée. Et donc, d'espérer des gains plus importants au terme : « L'objectif est de délivrer 1 % de rendement annuel supplémentaire par rapport à un fonds en euros classique », explique Jean-Pierre Diaz, responsable des produits d'épargne chez BNP Paribas Cardif.

Quand les marchés progressent, les résultats sont au rendez-vous : Antin Épargne Pension a ainsi revalorisé en moyenne les capitaux de 7,5 % l'an dernier (le taux de rendement est plus élevé pour les assurés qui sont loin de la sortie ; moins élevé pour ceux qui s'en approchent). Mais en 2011, les résultats devraient être moins flamboyants et peuvent même se retrouver dans le rouge, puisque les garanties ne sont valables qu'au terme.

Fonctionnant sur une mécanique complexe, qui s'appuie sur deux compartiments de gestion (l'un sécuritaire, l'autre diversifié), ces contrats diversifiés sont encore rarissimes sur le marché et se trouvent principalement dans l'univers de la gestion de patrimoine. BNP Paribas est le premier établissement à en avoir décliné une version grand public, avec Avenir Retraite, lancé en début d'année.

 

3 - Unités de compte garanties, l'objectif revenus

Diversifier son épargne sur des supports en actions, mais sans avoir à craindre les baisses ? C'est ce que proposent les contrats « à annuités variables » mis au point par AG2R La Mondiale, Allianz et Axa. Mais il existe une forte restriction : la garantie ne joue que pour les revenus que l'assureur s'engage à payer lors de la retraite. Ils ne peuvent qu'augmenter au-delà du taux de 3,5 à 4,5 % promis lors de la souscription. De son côté, la valeur du capital n'est pas protégée et elle est susceptible d'évoluer à la hausse comme à la baisse. C'est donc une solution alternative pour les épargnants qui cherchent à compléter leurs revenus futurs avec une bonne sécurité et en profitant d'un rebond des marchés financiers ; quitte à ne pas pouvoir compter sur leur capital s'ils continuent à broyer du noir.

« Le montant de revenus garanti est plus élevé que celui d'une rente viagère [une pension versée à vie en échange d'un capital, Ndlr]) jusqu'à 75 ans », vante Mathieu André, directeur d'Axa Global Distributors, qui diffuse ce contrat au travers de plusieurs enseignes, notamment de gestion privée. « Ces contrats permettent également de conserver une exposition aux marchés après la retraite, sans crainte sur les revenus ; ce qui est nécessaire quand on sait qu'un sexagénaire sur deux recevra sa retraite pendant trente ans », estime-t-il. La sécurité se paie au travers de frais supplémentaires, de 0,5 à 2,5 % par an selon les assureurs et l'âge des souscripteurs.

 

4 - Profils prudents, la grande illusion

Très friands de fonds « profilés » selon un niveau de risque prédéterminé, de nombreux assureurs ont introduit de tels supports dans leurs contrats, afin d'orienter leurs clients vers les unités de compte, mais avec un risque limité.

Après plusieurs années de crise sur les marchés, c'est une solution qui n'a pas fait ses preuves, loin de là : hormis quelques fonds d'exception qui ont réussi à gagner près de 4 % en moyenne sur les cinq dernières années (soit moins qu'un fonds en euros tout simple...), la plupart affichent des baisses de leur valeur ou un terne surplace depuis cinq ans.

Pire : contrairement à ce que leur appellation peut laisser croire, la majorité d'entre eux sont susceptibles de connaître des baisses de valeur sensibles et, parfois, assez longues. « Le bilan de ces fonds est très décevant, car ils n'offrent pas la protection des fonds en euros, ni la performance d'une gestion active », constate Philippe Maupas, associé gérant de Quantalys, une société d'analyse et de construction de portefeuilles. Il se montre tout aussi sceptique sur les fonds à profil équilibre, « qui ne tiennent pas leurs promesses ».

Quitte à miser sur des supports pilotés, mieux vaut certainement aujourd'hui regarder (dans les contrats qui en comportent) vers les fonds flexibles à gestion prudente, qui évoluent dans un cadre moins contraignant et sont susceptibles de mieux s'adapter à la volatilité des marchés. Mais tous les gérants ne s'y valent pas...

 

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