Assez des hausses des tarifs d'assurance ? Christine Lagarde impose la transparence

Par latribune.fr  |   |  631  mots
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Christine Lagarde, ministre de l'Economie, a fait publier ce samedi le rapport demandé à la Direction générale du Trésor et à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur les hausses de tarifs d'assurance. Un rapport qui justifie les hausses récentes.

La  ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie Christine Lagarde fait publier ce samedi le rapport qu'elle a demandé à la Direction générale du Trésor et à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur les hausses de tarifs d'assurance annoncées à la fin de l'année 2010.

Elle rappelle s'y être engagée le 14 décembre dernier. Bercy avait déjà commencé l'année 2011 en rappelant aux banques leur obligation de publier une liste comparative de dix tarifs sur des opérations bancaires classiques afin que les clients puissent les mettre en concurrence.

« La perspective d'une hausse tarifaire est le moment pour le consommateur de remettre en concurrence son assureur avec d'autres entreprises » a souligné Christine Lagarde. Elle rappelle que "depuis 2005, l'assureur a l'obligation légale de rappeler à l'assuré, avec chaque avis d'échéance, la date jusqu'à laquelle il est libre de résilier son contrat. Afin d'aider les consommateurs à faire pleinement jouer la concurrence, la ministre a demandé au Comité consultatif du secteur financier de dresser un bilan de ce dispositif et de lui remettre ses propositions d'ici la fin du mois de février."

Toutefois, le rapport souligne que la hausse marquée des tarifs de la plupart des assureurs français annoncée fin 2010 est largement justifiée par l'évolution de leurs charges et ne traduit pas un manque de concurrence dans le secteur. Ces hausses se situent entre 2,5% et 4,5% pour l'assurance automobile, entre 3,5% et près de 10% pour l'assurance multirisques habitation, donc très nettement au-dessus de l'inflation (1,8% sur un an selon les derniers chiffres de l'Insee), précise le rapport.

"L'équilibre entre produits et charges des assurances explique une bonne partie de ces évolutions tarifaires", concluent le Trésor et la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Ils expliquent que l'augmentation marquée du coût des sinistres en 2009 et son niveau élevé en 2010 ont "déséquilibré" les secteurs de l'assurance automobile et de l'assurance habitation, qui dégagent de faibles marges. 

BRIS DE GLACE ET TEMPÊTES

Concernant l'assurance automobile, le rapport rappelle que le secteur n'a connu, depuis 2000, que deux années (2004 et 2006) durant lesquelles les primes encaissées ont dépassé le coût des sinistres et les frais de commercialisation et de gestion.Cela s'explique notamment, selon lui, par le fait que si la fréquence des accidents de la route diminue, leur coût moyen augmente, tant pour les dommages corporels qu'incorporels. Le rapport pointe notamment du doigt l'envolée des prix de réparation des véhicules, qu'il s'agisse de ceux des pièces détachées (+3,9% en 2010), de la main d'oeuvre (+3,2%) ou de la peinture (+3,8%). Il note aussi que le poste "bris de glace" a contribué à lui seul à hauteur de 1,6 point à la hausse de la charge de sinistres automobiles.

Pour ce qui est de l'assurance habitation, le rapport du Trésor et de la DGCCRF constate un "consensus autour des effets du vieillissement global du parc immobilier", qui se traduit entre autres par une augmentation de la fréquence des incendies graves, conséquence de la vétusté des installations électriques vétustes, de la multiplication des équipements électriques ou encore du retour au chauffage au bois. S'ajoute à ce facteur la conjonction, en 2009 et 2010, de plusieurs catastrophes naturelles, à commencer par les tempêtes Klaus, dont le coût pour les particuliers a été estimé à un milliard d'euros, et Xynthia. La charge liée à la garantie tempête-grêle-neige a ainsi augmenté de 350% en 2009 et n'a diminué que de 50% en 2010, précise le rapport.

Voici en lien le rapport de son ministère sur ces hausses de tarifs dans l'assurance.