La France à l'heure du microcrédit

Un rapport récent de l'Inspection générale des finances (IGF) a évalué à 48.000 le nombre d'emplois sauvegardés grâce au microcrédit en 2008, et à 100.000 les demandes potentielles ; un chiffre qui va de pair avec un contexte économique difficile.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

Le microcrédit en France a permis de créer ou maintenir 48.000 emplois en 2008, selon un  rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) publié mi-mars, qui évalue à 100.000 demandes annuelles le "marché" potentiel de l'activité.

Le rapport déplore cependant le peu de lisibilité de l'offre actuelle, due à un "foisonnement d'initiatives nationales ou locales, publiques ou privées". Le rapport pointe également l'absence de "définition légale ou réglementaire" du microcrédit en France.

Afin de remédier aux failles pointées par le rapport et développer ce mode de financement alternatif, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a annoncé quatre mesures, dont deux ont été intégrées au projet de loi de réforme du crédit à la consommation.  Porté par la ministre, le texte sera débattu par les députés le 24 mars.

En France, c'est l'Association pour le droit à l'initiative économique (Adie) qui a développé le concept imaginé par Muhammad Yunus. Cet économiste et entrepreneur du Bangladesh a fondé la première institution de microcrédit, ce qui lui a valut le surnom de "banquier des pauvres", et, accessoirement, le prix Nobel en 2006.

L'Adie se substitue aux banques pour prêter à des personnes exclues du marché du travail et du système bancaire classique qui souhaitent créer leur entreprise et leur propre emploi, avec des taux d'intérêt d'environ 13%.  Les publics visés sont les plus défavorisés  : 77% des clients de l'Adie par exemple ont un niveau scolaire inférieur au baccalauréat, 5% d'entre eux sont illettrés et 43% sont titulaires des minima sociaux. D'autres associations ont également vu le jour au niveau régional.

Outre ce système "classique", existe en France un microcrédit "bancaire" porté par des associations comme France Initiative, qui accorde des prêts d'honneur à taux zéro permettant de déclencher des prêts bancaires, ou France Active, qui garantit des prêts bancaires.

Des entreprises plus pérennes

En 2008, 13.000 microcrédits destinés à la création d'entreprises ont ainsi été distribués par les associations selon le rapport de l'IGF, dont 12.500 par la seule Adie pour un montant de 35 millions d'euros. Les banques, à la suite de prêts d'honneur ont, elles, distribué la même année 10.000 crédits inférieurs à 25.000 euros. A elle seule, l'Adie a créé environ 12.000 emplois en 2008, auxquels s'ajoutent 36.000 emplois créés ou maintenus grâce aux autres réseaux d'accompagnement.

A trois ans, les entreprises financées par le microcrdit sont plus pérennes (à environ 80%) que celle de la moyenne des jeunes entreprises (environ 65%), selon le rapport. Une différence qui s'explique par une sélection rigoureuse des dossiers et un accompagnement des bénéficiaires sur le terrain.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 10/04/2010 à 3:09
Signaler
bonjour,vous cité l' ADIE,soit moi j'ai eu affaire avec l' ADIE de et à Bayone et après avoir été tourné en BOURRIQUE durant trois(3) mois consécutif la responsable m'a répondu je cite,maintenant Mr devillers vous avez une expérience concrète de l'in...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.