Le prêt entre particuliers se développe en France

Par Sophie Rolland  |   |  439  mots
FriendsClear veut devenir une plate-forme de prêts entre particuliers, grâce à l'accord commercial signé avec le Crédit Agricole.

L'activité d'intermédiaire pour les prêts entre particuliers ("P to P") en est encore au stade embryonnaire en France. Elle pourrait prendre une nouvelle dimension. C'est en tout cas l'ambition du président de FriendsClear, Jean-Christophe Capelli, un "banquier repenti" comme il se définit lui-même. Jusqu'ici sa petite société, lancée en octobre 2008, se contente d'offrir un service administratif aux particuliers. Elle leur fournit par exemple le modèle d'accord de reconnaissance de dette, des services de calcul d'échéancier, relance le cas échéant les emprunteurs et leur transmet les éléments pour réaliser une action en justice si nécessaire.

Mais faute d'agrément de la part de la Banque de France, la "start up" doit limiter son activité aux prêts entre particuliers d'un montant maximum de 8.000 euros et d'une durée de trois ans au plus. "Nous avons déjà accompagné la réalisation de 200.000 euros de prêts", indique Jean-Christophe Capelli.

Début 2009, FriendsClear a conclu un accord commercial avec le Crédit Agricole. Objectif : développer d'ici à la fin de l'année la première vraie plate-forme "P to P" française. "Un entrepreneur pourra faire appel à un cercle de prêteurs potentiels via Internet et les montants empruntés iront de 3.000 à 15.000 euros", indique le cofondateur de FriendsClear. En revanche, il n'est pas question de fixer les taux d'intérêt par des systèmes d'enchères comme le font plusieurs plates-formes installées aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. Le rôle du Crédit Agricole serait essentiellement de collecter l'épargne des prêteurs. La banque ne se porterait pas caution.

En attendant, la société tente de rassembler des fonds pour augmenter son capital. Un tour de table avec plusieurs "business angels" devrait aboutir dans quelques semaines.

Reste à savoir si le modèle du "P to P" peut fonctionner en France. "L'année dernière, il y avait un véritable engouement pour les plates-formes de prêts entre particuliers, mais la crise a montré les limites de ce modèle", expliquent les consultants de la société spécialisée dans les études et la veille concurrentielle en marketing bancaire Sémaphore Conseil. Avec la montée des impayés, certaines ont par exemple été débordées par le nombre de procédures de recouvrement. Autre question : celle de la rémunération et de la rentabilité de l'activité. Pour l'instant, FriendsClear facture une commission de 10 euros par dossier. La plupart des plates-formes de prêts entre particuliers se rémunèrent en prélevant un pourcentage sur la transaction mise en place.